Bien qu’ouvert depuis plus de quarante ans, ce temple des délices laotiens et asiatiques est encore peu connu, hormis de ses fidèles disciples. Jamais trop tard pour le découvrir...
Niché dans l’une de ces rues sans âme situées entre le Vieux-Port et la rue de la République, caché derrière une vitrine dans son jus, on se doutait que le restaurant Vientiane devait sa longévité à autre chose qu’à sa situation et son décor qui comporte tous les clichés du genre (aquarium, divinité en bois, miroir doré, plats en photos, etc.) Dans le royaume des apparences glorifié par les réseaux sociaux, cette institution se concentre sur ce qui compte finalement le plus pour vous : les plats asiatiques authentiques que vous trouverez dans votre assiette.
Vientiane (du nom de capitale du Laos) est géré par un duo mère-fils qui a fui le régime communiste en 1976. Rose, 82 ans au compteur tout de même, est aux fourneaux pendant que son fils, Alex, travaille en salle, donnant tout de même un coup de main dans la petite cuisine s’il y a un coup de feu. La clientèle d’habitués semble avoir vieilli en même temps que le restaurant. “On en a connu jeunes étudiants, devenus parents, puis grand-parents maintenant” dit celui-ci en souriant.
Seul restaurant laotien de Marseille, il propose aussi les plats des pays voisins de la cuisine vietnamienne, thaï et chinoise (nb : fièrement affiché au mur, on peut voir le certificat de cuisine Chinoise de Rose reçu par le département de l’économie domestique de Taipei.) « Lorsqu’on a ouvert, le panneau extérieur indiquait juste « Asiatique » parce que les marseillais ne savaient pas ce qu’était la cuisine laotienne » explique Alex.
« Qu’est-ce que la nourriture Laotienne nous direz-vous ? » Elle a beaucoup en commun avec celle d’Isaan, province du Nord de la Thaïlande appartenant autrefois au Laos (nb : leur Alsace-Loraine à eux) . Une cuisine pleine de piments, de cacahuètes, de citron, de menthe fraîche et de basilic. Avec des salades aussi colorées qu’épicées composées de papaye (tam lao ) et de bœuf (lap neua). Il y a également un boeuf doux, mais tout aussi merveilleux, mariné dans du lait de coco (mok pa), du poisson enveloppé dans une feuille de banane, et enfin, la signature du pays, du riz gluant que l’on mange avec ses doigts dans la culture locale.
La cuisine vietnamienne, elle, est caractérisée par ses nems, ses pho et bo buns, ses nouilles de riz, son bœuf à la citronnelle et sa salade veggie, très populaire chez ces dames pour sa légèreté. Les fans de cuisine chinoise seront aussi ravis grâce au chu mai et au calamar salé et poivré. Le tout pouvant être accompagné de bières de ces différents pays ou d’un inattendu Château La Coste pour des « nuits romantiques ».
Le Petit Plus: Pour une soirée dans le thème de l’Extrême-Orient, possibilité de privatiser la salle au premier étage.
Par Alexis Steinman
