Avec son élégante casaque verte, ce bistrot de l’Opéra propose au menu un sacré pari pour le PMU : s’inspirer des codes du passé pour renouveler le genre hippique avec élégance. Du petit déjeuner à l’apéro en passant par le déjeuner, c’est pour l’heure un tiercé gagnant.
Comme les encadrements de fenêtre en trompe l’œil de l’hôtel qui lui fait face, tout est création dans cette nouvelle brasserie. À l’arrière du Vieux-Port, à l’angle des rues Bailli de Suffren et Beauvau menant à l’Opéra, sa devanture bois vert anglais sur deux niveaux semble pourtant avoir toujours été là. Ce n’est pas un hasard.
À l’aube du centenaire du Pari Mutuel Urbain (PMU pour les intimes), le Longchamp est la première vitrine en France des établissements « signature » souhaitant proposer aux amateurs de paris hippiques une offre plus premium en complément ce celles des bars-tabacs.
Tables et chaises bistrot type Thonet, sols en carreaux de ciment, lampes en opaline et banquettes de moleskine cette première implantation reprend avec brio les codes de la Brasserie parisienne de la Belle époque. Elle bichonne ses parieurs qui pourront suivre en direct les courses sur les différents écrans confortablement installés sur les 140 m2 des deux étages.
Mais rassurez-vous, Axel Terzian et son épouse Séverine accueillent les non-parieurs avec la même convivialité grâce à une offre culinaire de très grande qualité.
C’est au chef chef d’origine sénégalaise Papis Gadio qu’on doit cette délicieuse cuisine bistrot parfois mâtinée de saveurs lointaines qui lancent au galop des plats de la cuisine française traditionnelle.
Ainsi dans une formule de midi au tarif très bien placé, ce tentacule de poulpe et ses légumes snackés qui marie à merveille soja et beurre d’escargot tient la corde à merveille.
Mais on trouve aussi à la carte de nombreux autres plats enthousiasmants comme cette souris d’agneau confite, gratin de pommes de terre et cèleri, purée de brocoli à l’huile d’ail, ce foie de veau poêlé lard croustillant, artichaut bouton frits ou bien encore ces très généreux croc monsieur et madame au jambon blanc et à la truffe.
Parmi tous les desserts maison (profiteroles, pain perdu, crumble et tarte fine aux pommes caramélisées) nous opterons pour l’iconique et pas si simple crème brûlée. Bonne pioche, cette déclinaison au thé matcha fond en bouche et conclu le repas de la plus belle des façons sur une jolie terrasse qui prend bien le soleil à la pause méridienne.
L’avenir dira si avec ce bistrot hippique nouvelle génération, le PMU arrivera à séduire un public plus jeune et plus féminin.
En attendant le Longchamp ouvre à tous une élégante adresse où l’on à plaisir se retrouver du café du matin à l’afterwork entre collègues. On aurait tort de la snober.
Le Petit Plus : La belle offre petit déjeuner (de 8 à 11 heures) et grignotage (jusqu’à 20 heures) pour des apéros très gourmands.
Par Eric Foucher / Texte et photos