Deux copains reviennent dans le quartier de leur enfance pour y ouvrir un restaurant qui leur ressemble : généreux, convivial et où les matières premières se prêtent aux plus jolies transformations.
L’emplacement de cette ancienne boulangerie boulevard Bompard, a permis à la team brutale, Jéremy Julien et Jordi Pons, natifs du quartier de réaliser leur rêve : ouvrir un restaurant à Endoume pour y proposer une cuisine traditionnelle française. Trois talentueuses architectes d’intérieurs et décoratrices (ndr : les Architectrices) les ont aidés à créer ce lieu atypique. Tout à la fois brut de décoffrage et soigné avec ses aplats de béton, carrelage, fer et un gros travail sur l’éclairage, les reflets et la patine des murs. Un magnifique mur végétal réchauffe qui aurait pu être austère.
Couleurs, matières et lumières s’accordent parfaitement pour créer un décor à l’apparente simplicité mais qui recèle en fait une attention portée aux moindres détails. On y trouve quelques touches un peu plus ésotériques et médicales comme ces poches de glucose d’avant-guerre qui pendent au mur ou ces verres mesureurs servant de carafes. Associées aux carreaux de faïences et néons, ils donnent au lieu un petit côté laboratoire, comme un clin d’œil aux expérimentations culinaires à venir.
Un thème géométrique récurrent, le chevron, revient sur les tables et les étagères de la cave à vin. Cette dernière est exposée presque comme pièce maîtresse du lieu avec la cave d’affinage de jambons et fromages au milieu de la salle. Elle semble d’ailleurs regorger de trésors choisis avec soin par le sommelier Edouard Mireur du Chicoulon qui conseille les créateurs du lieu. La cave est encore limitée mais possède une capacité de 2500 flacons tout de même.
Une recherche de convivialité s’exprime par des grandes tablées et un long comptoir où les convives se mélangent et peuvent apercevoir le chef et son second, Mathieu Dugas préparer leurs petits plats. La carte est volontairement courte, les abats sont remis au goût du jour et les viandes viennent des meilleurs producteurs aux alentours, comme au menu catalogue des restaurants gastronomiques du coin. Le poisson est un poisson de ligne, pêché à l’hameçon. Bref rien n’est trop bon pour Matière brut.
D’ailleurs quand on a des très bons produits, on peut se permettre de peu les transformer et d’offrir des plats traditionnels de grande qualité. La côte de porc goûtée ce soir là était juste parfaite : épaisse, rosée et moelleuse à souhait, elle se mariait à merveille avec l’un des trois accompagnements à la carte, risotto rouge, polenta ou légumes.
Le Petit Plus : Tous les premiers dimanches du mois, l’équipe de Matière brut vous propose un brunch.
Par Nathalie Boscq