Cette cantine des beaux jours offre une halte bienvenue à l’ombre des tilleuls après avoir flâné dans les ruelles pittoresques du Panier. Comme une place de village en plein cœur de la ville …
Ce flanc-là du Panier prêtait souvent à la critique. Sombre, sale et mal éclairé, il était le terrain de jeux des petits voyous. Pas très méchants, pas très avenants non plus. C’est fort heureusement de l’histoire ancienne. Commerces et galeries (Place Lorette, Vidéochronique, Ahwash, etc.) sont venus tour à tour s’installer à côté de la célèbre pizzaria du feu Etienne pour dynamiser cette jolie placette ombragée. Le passage (nb: l’un des rares de Marseille) qui relie la rue de la République à la place Lorette s’offre de plus un joli lifting qui va permettre de populariser l’endroit tout en en facilitant l’accès (tramway et parking à proximité).
Pour les beaux jours, c’est l’équipe des Jardins Suspendus ainsi que Yazid Chikhi (Boutique utopique) qui ont pris les clefs de Place Lorette pour en faire une cantine estivale. Entre Maroc et Provence, l’inspiration vient des deux rives de la méditerranée et reflète bien le métissage marseillais. Dans les vieux murs de cette demeure historique du Panier aux arches de pierres majestueuses, la décoration colorée et contemporaine du salon de thé a été conservée. Ce dernier accueille tous les 15 jours une nouvelle exposition photos ainsi qu’un pop-up de créateurs, principalement locaux.
Une restauration préparée avec des produits frais et de saison propose un court menu à l’ardoise: deux entrées, trois plats (viande, poisson, et végétarien et possiblement végan) et deux desserts chaque jour.
Une cuisine simple qui n’empêche pas une certaine créativité. Lors de notre déjeuner, nous nous sommes laissés tenter par une salade de nouilles asiatiques aux asperges, œuf et cebettes ainsi qu’une caillette provençale sur lit de carottes, pleurotes, et légumes glacés. Bien nous en a pris car les deux plats de la jeune chef invitée étaient plutôt goûteux, accompagnés d’un petit vin nature. En dessert, un sablé croquant avec crème montée et fraises valait aussi son pesant de nougatine.
Le soir, les petits plats se transforment en tapas pour l’apéro. Celui du vendredi (baptisé tout simplement « l’Apéro de Lorette ») accueille une belle programmation musicale avec des DJ’s et groupes invités que l’on retrouvera bien souvent plus tard dans le club tenus par les même agitateurs, sur l’autre rive du port, jusqu’au petit matin (Wïld Disco Club).
Le Petit Plus : Le service en continu permet de se restaurer à toutes heures de la journée en petits plats, glaces artisanales et cocktails de fruits frais.
Par Eric Foucher