Les mauvaises langues diront qu’un tel concept ne pouvait naître qu’à Marseille. Les autres vous demanderont de baisser d’un ton et de les laisser digérer tranquilles.
» Manger, boire, dormir » ce motto n’a à première vue rien de vraiment surprenant. Il ne fait qu’énumérer les besoins vitaux des êtres humains. Ce qui l’est plus par contre, c’est de le proposer dans un même établissement : un vaste espace de 300 m2 sur deux niveaux dans un immeuble cossu du quartier Préfecture dénommé « bar à sieste » par ses deux instigateurs Matthieu & Arnaud. Les deux jeunes entrepreneurs ont mûri leur concept lors de leur stage de fin d’étude en constatant la difficulté pour cadres et employés surmenés à pouvoir s’offrir une parenthèse reposante. En ventant ses bienfaits après la pause déjeuner (NB : Sieste vient du latin « sexta » la sixième heure en latin) mais aussi tout au long de l’après-midi, la Siest’in entend réhabiliter cette tradition méditerranéenne malmenée par nos société aux rythmes de travail de plus en plus frénétiques. Avant le réconfort, on ne saurait que trop vous recommander de faire travailler vos mâchoires. Vos papilles vous en seront gré car les tartines de pain bio sont garnies d’excellents produits, tous comme les salades, soupes et quiches toutes préparées par Laura, la cuisinière maison. Vous pourrez déguster votre panier en rez de chaussée ou dans la salle de l’étage décorée avec du bois de coffrage et du mobilier indus. Après le repas ou à l’heure du thé, ce dernier offre aussi un coin bibliothèque en « livres-échanges » où vous pourrez bouquiner sur des confortables fauteuils de cinéma, un bon prélude à la sieste selon le degré soporifique de l’ouvrage feuilleté. Direction ensuite les cabines de sieste où vous pourrez choisir les destinations de votre voyage dans les bras de Morphée sur des hamacs, matelas ou lit de camps dans l’une des 6 cabines évoquant de façon plus ou moins cliché un continent. Mais attention, on a beau être à Marseille, la sieste crapuleuse n’est pas acceptée au grand dam des brigands de l’amour. Vous pourrez toujours vous consoler avec un des ateliers bien-être (shiatsu, sophrologie, réflexologie plantaire, etc) qui viennent de démarrer. (EF)