Sa devanture s’est refait une beauté mais sa carte de spécialités provençales et italiennes restent immuables. Pas pour rien qu’on appelle Chez Picone une institution.
Enfants, c’était le restau où de nombreux marseillais allaient manger la pizz’ en famille après le film. Les années ont passé, les cinémas ont fermé mais Picone est resté le même entre les snacks et leur valse de papiers gras. Après 45 ans de bonnes et joyeuses recettes, il a quand même décidé de soigner son allure, lui que les usagers du tramway croisent chaque jour et que les passants de la Canebière redécouvrent à mesure qu’elle semble vouloir faire la belle à nouveau.
Le néon à son nom sur la façade a disparu mais celui au dessus du four à pizzas est resté en signature. La devanture s’est elle parée d’un superbe habit sombre comme on en taille en Sicile, la patrie des Picone. A l’intérieur, hormis quelques coups de pinceaux, rien n’a changé et c’est tant mieux. Car ce sont bien ces fresques de la vie marseillaise un brin kitsch de Corinne Carbone, ces tables de bois disposées en rangs d’oignons, ce four à bois et ce service à l’ancienne efficace qui font tout le charme désuet du lieu. Et tant pis pour l’intimité, c’est un restau de collègues avant tout, que l’on découvre pour la première fois ou bien où l’on a y déjà ses habitudes. Certains sont des inconditionnels de la pizza cuite au feu de bois (proposée en trois tailles à des prix très sages c’est malin), d’autres des alouettes sans têtes ou des pieds pieds paquets marseillais. Tous en tout cas aiment terminer leur repas avec l’un des desserts maison (tarte tatin, profiterole, mousse au chocolat, tiramisu, etc.) comme dans un banquet de famille .(EF)