Alerte bonne adresse : dans la discrète rue Saint-Pierre se cache désormais Regain, un resto qui célèbre la cuisine inventive et multi-saveurs de Sarah Chougnet-Strudel, accompagnée des bons vins de Lucien Salomon !
Terre cuite au sol, grands miroirs sur les murs, fleurs fraîches sur les tables, comptoir en zinc et bouteilles de vin sur toutes les étagères : chez Regain, l’ambiance est celle des vieux bistrots, à la fois vintage et chic, sans prétention mais très soigné. Lucien Salomon, co-fondateur de Regain, résume l’esprit en racontant à quel point il est désarçonné quand on lui demande quel est le concept de son restaurant :
« Une salle avec des bons plats et des gens qui les servent », hasarde-t-il à chaque fois.
Le concept de Regain donc, c’est avant tout de proposer des délices créatifs dans l’assiette. Tout est concocté par Sarah Chougnet-Strudel, jeune cheffe qui a déjà fait parler d’elle l’été dernier à Marseille et cofondatrice du restaurant. Après plusieurs expériences dans les cuisines de grandes tables, elle sait que son truc à elle, c’est d’inventer. A Regain, donc, pas de carte fixe ou de plats classiques : chaque jour deux ou trois recettes au menu (dont une végétarienne), imaginées en fonction de l’arrivage – avec une vraie originalité dans la juxtaposition des saveurs. Nous avons par exemple testé le bouillon de poulpe avec son jaune d’oeuf, son brocoli et ses effilés d’amandes – franchement, rarement bouillon n’avait été aussi sexy, et un poitrine de veau accompagnée d’une salade poireaux-kiwis-coriandre étonnante. Autant vous dire qu’il y a peu de chances que vous ayez déjà goûté les plats ailleurs !
Le vin n’est pas en reste puisque Lucien, ancien caviste, s’occupe de déboucher chaque jour quelques bouteilles (toujours natures et bio) accordées avec le menu. Et pour le reste, du classique, mais toujours de qualité : cafés de la Brulerie Moka, quelques bières locales (La Plaine, Zoumaï) ou belges…
Le local est visiblement destiné à de grandes expériences culinaires puisqu’il a abrité des restaurants de grands noms : il s’est appelé Laune à l’époque de Jéjé Barbu, Ca Blanca quand c’était le temple d’Edouard Giribone. Puis dernièrement Picoteo pour les amateurs de tapas.
Désormais, ce sera donc Regain, en hommage au Sud de Giono, mais aussi du nom de l’herbe qui repousse après la première fauche – la plus rare, mais aussi la meilleure. La métaphore est raccord : ce n’est certes pas le restaurant le moins cher de la ville, mais c’est le prix mérité de la qualité et de la créativité… Sarah et Lucien ont le mérite de ne pas en faire des tonnes sur la com’ ou le concept afin de garder une énergie maximale pour soigner la base – la nourriture, la cuisine, le vin et le service. Et ça, c’est rare !
Le Petit Plus : Le patio qui double la surface l’été, très agréable avec ses grands arbres et ses loupiotes champêtres !
Par Julie Desbiolles