Avec ses portes grandes ouvertes sur la rue, ses pièces en enfilade donnant sur une belle terrasse ombragée, Grisbi est un rade coloré et vivant aux allures d’auberge internationale pour routards jeunes et moins jeunes.
A l’image de son nom (argot ancien qui signifiait l’argent), Grisbi et un restaurant, bar et galerie populaire, ouvert à deux pas de la Friche Belle de Mai.
Comme il le précise sur sa page, il se situe ouvertement à gauche (en remontant depuis la Friche), mais rassurez-vous, on vous acceptera quand même si vous venez du bord droit (le Palais Longchamp) 😉
Stéphanois d’origine et marseillais de cœur (comme quoi le vert se marie bien au bleu), cela fait deux ans qu’Alex est aux manettes de l’établissement, havre de paix en journée et repaire d’artistes plus énervés un soir de week-end par semaine (le vendredi ou samedi selon la programmation).
Si l’ancien étudiant en histoire a abandonné sa thèse pour mener à bien ce projet, le contact avec la clientèle et les artistes lui offrent matière à de nombreux sujets de sociologie, voire d’anthropologie sur nos contemporains, qu’ils s’agissent d’habitués du quartier ou de visiteurs occasionnels par l’ambiance attirés.
Il faut avoir passé une soirée là-bas pour comprendre cette incroyable fusion des genres et des styles. Les plus anciens se souviendront la larme à l’œil des tripots de Berlin ou Barcelone quand ils fonctionnaient encore au courant alternatif.
Le soir de notre passage, un collectif de Djettes londoniennes (Skin Out) avait ainsi transformé la salle centrale en dancefloor underground et vibrant. Trap, Post punk, darkawave, hip-hip, tous les courants musicaux sont les bienvenus, pour peu qu’ils distillent de bonnes ondes.
En journée, le lieu passe en mode chill. Alex passe aux fourneaux en gardant cette idée de métissage des goûts et des saveurs. Le plat maison (Fried Chicken) en est l’emblème. Il fusionne la spécialité du Kentucky avec un sauce libanaise, de la patate douce, de la menthe et coriandre de Provence pour une explosion de saveurs en bouche.
« J’ai toujours été attiré par la cuisine populaire, celle des mamma italiennes comme la cuisine de rue d’Asie ou d’Afrique. J’essaie de retranscrire ces mélanges de façon simple dans mes plats et salades »
Pastels sénégalaises, émincé de bœuf mariné coriandre sésame, notre chef autodidacte envoie des assiettes qui fusionnent les spécialités et où même le dressage n’est pas négligé, aidé en cela par Laura et Belza au service.
Seul en cuisine, il faudra prendre son temps et profiter du décor pour savourer un menu réduit mais qui change tous les jours, avec toujours un plat végétarien à l’ardoise.
Profitez-en pour découvrir l’exposition du mois (photos, peintures ou sérigraphies) à côté de la véranda et pour passer en revue les murs et le comptoir de l’entrée. Pakito Bolino et ses amis du Dernier Cri les ont recouverts de stupéfiantes et terrifiantes illustrations, comme ils savent si bien le faire.
Le Petit Plus : Il est possible de privatiser le lieu les soir de semaine pour un événement d’entreprise ou privé.
Par Eric Foucher