Un nouveau projet de cuisine transalpine est toujours une bonne nouvelle. Lieu parfait qui ne se prend pas au sérieux, accueil aux petits oignons et assiettes bien ciselées, tous les ingrédients sont réunis pour ne pas être farouche, quand l’eau nous vient à la bouche.
La vespa noire garée sur le trottoir devant le restaurant est sans doute le premier indice quant à la qualité de la soirée que vous allez passer. Soyons honnêtes, une trottinette aurait eu un tout autre effet. Planquée dans un petit coin de rue, à l’écart de l’agitation du boulevard Notre –Dame pourtant tout près, Bocca ne semble pas pressé d’être découvert ni adulé. Qui va piano va sano. Ludo, baron perché sur 10 000 projets et porte-voix malgré lui du mouvement slow food initié en Italie, est plus attentif à l’assiette qu’à l’étiquette. Les produits sont ultra-frais, les recettes simples, l’ardoise change au gré de la liberté portée en étendard par le patron.
En ce moment, ne ratez pas les cacio e pepe et les bolognata, avec la vraie recette de la mamma italienne, qui vous réconciliera à vie avec les spaghettis à la bolognaise du jeudi à la cantine. Dans une salle intimiste, murs en pierres apparentes, comptoir massif en béton moulé et ampoules nues en chutes libres, de petites tables rondes bistrotières qui parfois débordent sur le micro-trottoir n’attendent plus que vous. La cuisine, toute en baie vitrée, est ouverte sur la salle, à dessein. Les douces effluves de l’Italie sont libres de venir vous chatouiller les narines, dès votre entrée. Entre brutalité chic et délices chocs, la Bocca pourrait bien devenir notre cantine préférée.
Le Petit Plus : L’hiver prochain, Bocca ouvrira au sous-sol du restaurant, un bar clandestin dédié aux digestifs et aux spiritueux, réservé à la fin de soirée de ses clients.
Par Valérie Vangreveninge