Quoi ? : Dessins, peintures, photographies, sculptures
Où ? : Musée Regards de Provence, Rue Vaudoyer , 13002 Marseille
Quand ? : Du 27 avril au 22 septembre 2024 (mardi > dimanche de 10 à 18.00)
Combien ? : Plein tarif 8.50 € / Tarifs réduits de 3 à 7.50 €
Des Questions ? : 04 96 17 40 40
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A l’heure où le surf s’apprête à devenir officiellement olympique sur la vague mythique de Teahupo'o, on ne répétera jamais assez combien ce sport est une source d’inspiration inépuisable pour les artistes. L’expo « Surfer sur la vague » réunissant peintres, photographes et plasticiens permet de montrer que la culture qui en découle dépasse largement l’esprit de compétition.

Comme le souligne Adeline Dumon, directrice du Musée Regards de Provence, la pratique du surf et du longboard est de plus en plus répandu à Marseille et sur tout le Littoral alentour.

Et oui, même si elles sont moins régulières et consistantes que sur la côte ouest, les vagues existent aussi en Méditerranée contrairement aux idées reçues.

Si les épreuves de surf se dérouleront loin de là sur la célèbre vague de Teahupo’o, à Tahiti, la tenue des épreuves de voile des Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024 à Marseille était donc un excellent prétexte pour lancer cette exposition labelisée Olympiade culturelle – Paris 2024.

« Avec le surf, les artistes ont trouvé de nouveaux gestes, de nouveaux objets, des formes inédites, de nouvelles manières d’expérimenter une véritable culture d’une ampleur planétaire».

« Il n’y a pas d’autres sports qui a produit une culture visuelle aussi abondante et varié »

« Surfer est une aventure. On ne sait jamais ce qui va arriver » poursuit Richard Leydier le commissaire d’exposition.

Ce sport touche directement le monde de l’art et procure une source d’inspiration inépuisable pour les peintres, sculpteurs, photographes, vidéastes et shapeurs, qui sont eux-mêmes pour la plupart surfeur.

A commencer par le photographe Sylvain Cazenave, figure de la photographie de surf en France et à l’international qui a fait rêver tant de pratiquants confirmés ou novice, comme votre serviteur qui a eu la chance de la côtoyer de près.

Installé au Pays basque où il a pratiqué le surf à haut niveau dans sa jeunesse et tient maintenant une galerie, Sylvain Cazenave explique qu’après avoir attrapé le virus,  il a organisé toute sa vie par rapport au surf et à l’océan. Il a shooté les plus belles vagues du monde du North shore hawaiien à l’Afrique du Sud, en passant par l’Australie et l’Indonésie.

Il fût l’un des premiers à immortaliser la vague de tahuppo quand il fallait y aller à la bage avec une pellicule de 36 photos. C’est donc lui ouvre l’exposition avec trois grands tirages sur Dibon aux allures de Polaroïds où l’on découvre, entre autres dompteurs de vagues, Antoine Delpero champion du monde de Biarritz en longboard issu comme son frère de la région marseillaise. La boucle est bouclée.

Viennent ensuite l’imagerie numérique et fantasmagorique de Marc Chostakoff et les peintures de Benjamin Chasselon, autre local de l’étape.  Comme Lionnel Scoccimaro qui a compilé dans un tableau en collages (« My Own private obsessions »)  un lifestyle si symbolique de liberté, ou Olivier Millagou qui a shapé une œuvre (un surf en forme de Tiki hawaiien) combinant la forme et le fond, le fan de skate marseillais (sport héritier légitime du surf) a repris la palette de Rembrandt pour peindre avec un vernis de la Renaissance toutes les pratiques de la glisse qui l’ont fait rêver.

On découvrira aussi au fil des petites salles, les peintures de John Severson, fondateurs de Surfer magazine, et père du Surfing Art avec un style si reconnaissable, les peintures pastel rappelant l’aérographe très en vogue dans les 80’s de Pandora Decoster ou les toiles très cartoonesques de Kosta Kulundzic.

D’autres artistes locaux comme le photographe Bernard Plossu, Fréderic Clavère et une jolie sculpture (Black Surfer) ou encore Gilles Barbier (Hawaïan Surf) exprime à leur façon leur fascination pour cette confrontation toujours imprévisible entre l’homme et les éléments liquides et mouvants.

L’œuvre de Luc Dubost baptisée « Sous l’abysse » en encre cyanotype sur des multiples feuilles de papier est sans doute l’une des plus marquantes, figurant le danger à travers une vague inspirée du colosse de Goya.

Le Petit Plus : Une vidéo de Nicolas Floc’h baptisée « Surfer un arbre » tente de remonter aux sources du surf polynésien.

Par Eric Foucher 

Photos de Couverture / Sylvain Cazenave