Dans un monde numérique où tout va vite, Damien, photographe autodidacte, s'est pris de passion pour la lenteur poétique de l'argentique. Alors pour la partager, il a ouvert son propre labo !
Damien, photographe autodidacte et chef d’OLAB, n’est pas venu volontairement à l’argentique : c’est plutôt l’argentique qui est venu à lui. Enfant de La Rose né dans les années 90, il avait acquis son premier appareil photo numérique à la fin de l’adolescence, pour garder des traces de ses folles nuits de graffiti. Le déclic arrive lorsque jeune adulte, il récupère un vieil appareil argentique :
« Avant, je ne comprenais pas l’intérêt de l’argentique alors qu’avec le numérique on avait tout, tout de suite. C’est en pratiquant que j’ai compris cette lenteur, le côté organique et chimique… Ça se rapproche de la temporalité du dessin »
Après plusieurs années à squatter jour et nuit (ou presque) un laboratoire à la Maison pour tous du Panier pour développer ses photos, il finit par ouvrir un premier atelier collectif au Couvent Levat – tout en développant sa pratique comme photographe professionnel.
Petit à petit, il développe des pellicules d’autres gens, les numérise, parfait sa maîtrise du processus chimique à l’œuvre… Et c’est comme ça que l’idée d’une boutique finit par poindre : dont acte le 1er septembre 2022, avec l’ouverture d’OLAB – nommé ainsi parce que « Où est Damien ? », « au lab’ », comme toujours !
Un an et demi plus tard, ce sont désormais sept passionnés de photo qui s’agitent derrière le comptoir, chacune avec leur expertise, pour développer, tirer et numériser les photos, pour réparer les anciens appareils photos, vendre des appareils de seconde main et du petit matériel de photo.
A l’étage, le labo accueille régulièrement des ateliers de développement et de tirage – l’occasion de découvrir la fascinante chimie de la photo argentique.
Et surtout, Damien a voulu un lieu ouvert, « pour rassembler les gens qui s’intéressent à l’art » : on peut passer discuter photo ou technique, déposer un vieil appareil pour avis… Et s’il garde une activité de photographe indépendant – notamment avec un projet personnel autour de Marseille – Damien reste tout tourné vers la transmission :
« Mon rêve, c’est d’ouvrir une sorte d’école où il y aurait un studio, un labo, des ateliers, des interventions de personnes spécialisées dans différents domaines de la photo… Les écoles de photo, en général, c’est un peu réservé à des gens aisés. J’ai envie de créer un lieu plus ouvert, plus accessible ».
Le petit plus : La possibilité de louer le labo – sous réserve de savoir se servir du matériel !
Par Julie Desbiolles