Quoi ? : Sculptures, tableaux, objets archéologiques, photographies et vidéos.
Où ? : Mac Marseille
Quand ? : 6 juin 2025 au 04 janvier 2026 / mardi > dimanche de 9 à 18.00
Combien ? : 6 € / Réduit 3 €
Transport ? : Bus n°23 ou 45 (arrêt Mac)
Des Questions ? : 04 13 94 83 54 / macpublics@marseille.fr
Un lien ? : Cliquez-ici

Le [mac] présente "Les Veilleurs", une exposition articulée autour des totems The Gatekeepers fire et water d’Ali Cherri, récemment acquis. L’artiste y met en dialogue ses œuvres avec des pièces issues des collections des Musées de Marseille, de l’Antiquité à aujourd’hui, dans une scénographie immersive explorant le sommeil, la vulnérabilité et les figures du vivant.

Ali Cherri, artiste né à Beyrouth et basé à Paris, développe une pratique pluridisciplinaire mêlant cinéma, sculpture, dessin et installation. Marqué par la guerre civile libanaise, il explore les géographies de la violence et leurs traces dans les corps et les paysages.

Son œuvre interroge la mémoire des conflits et leurs échos contemporains.

Née d’une rencontre sensible entre l’artiste et les objets, l’exposition explore des thèmes chers à Ali Cherri — animalité, regard, vulnérabilité ou résistance. Environ 80 pièces sont présentées, mêlant œuvres de l’artiste et objets des collections marseillaises. Comme dans ses films, il les choisit avec soin, prolongeant sa démarche d’hybridation et d’exploration des récits à travers le temps.

Ali Cherri propose une scénographie qui s’affranchit des cadres muséographiques traditionnels, brouillant repères chronologiques et géographiques. Les objets, privés de contexte et présentés à égalité, semblent nous observer, suspendus hors du temps. Lumières, ombres absentes et semi-pénombre renforcent une théâtralité subtile et troublante.

Masques, visages et figures hybrides invitent à éprouver l’altérité et interrogent les récits que les musées construisent ou déconstruisent.

Les Gatekeepers d’Ali Cherri, à l’image des totems autochtones, portent symboles et mémoires. Leur narration fragmentée mêle accumulation, hybridation et résonance, dans la tradition des figures gardiennes placées aux seuils des communautés.

Au travers de cette exposition, Ali Cherri suit le parcours de l’objet historique, de sa découverte jusqu’à son entrée sur le marché de l’art ou dans un musée.

En explorant ce que ces objets racontent de l’histoire, de la société, de la nature ou de la culture, il met en lumière ce qu’ils révèlent de chacun : la magie par laquelle ils se transforment en valeurs, en fétiches, en idoles et en totems.

Le Petit Plus : l’exposition d’Ali Cherri entre en résonance avec Alberto Giacometti, Sculpter le vide, co-organisée par la Ville de Marseille – Musées de Marseille et la Fondation Giacometti, Paris, et présentée au musée Cantini. Certaines œuvres ont été créées en écho à Giacometti, prolongeant sa réflexion sur le visage humain. En 2024, Cherri avait déjà dialogué avec ses plâtres lors de l’exposition Envisagement, organisée par la Fondation Giacometti sous le commissariat de Romain Perrin.

Par Eric Foucher 
Photo de Une // Ali Cherri, Lucie, 2023, prothèses oculaires en verre, bois, laiton, pâte époxy, enduit, 21 x 13 x 8,5 cm © Ali Cherri Studio. Collection privée. Courtesy de l’artiste (Œuvre produite dans le cadre de l’exposition Envisagement à la Fondation Giacometti)