La Relève est le troisième cycle d’expositions organisé par le pôle de production pour les pratiques émergentes Parallèles. Il met en avant le travail d’artistes récemment sortis des écoles d’arts autour d’une thématique donnée. Cette année c'est la notion d"habiter" qui fait l'objet de toutes les interprétations.
Si Parallèle s’est surtout fait connaître depuis sa création par le spectacle vivant (danse, théâtre, performance), il s’attache aussi à diffuser le travail d’artistes visuels, surtout en ce temps troubles où l’art ne peut se voir qu’en petits comités. Parmi les 150 dossiers reçus pour son festival, l’équipe dirigeante et toutes les galeries associées en ont sélectionné 25 qui ont eu la chance d’être exposé dans 6 beaux espaces culturels marseillais (et accessible sur inscription).
Pour répondre à la thématique assez large de cette troisième édition (« habiter ») les jeunes artistes questionnent les grandes thématiques du moment : Trans identité, notion de frontières, l’empowerment, le contrôle des pensées, le recyclage etc.
Chez Art-cade, dans la Galerie des Grands bains douche de la Plaine, on retrouve ainsi pas moins de six jeunes artistes exposés autour du patio central.
Les fleurs en chewing-gum de Quentin Dupuy qui viennent se coller en bas de murs des différentes pièces célèbrent l’irruption de l’anecdotique dans la vie. Elles sont « inspirées de la technique du pastillage et des ruminances vandales des cours d’école ».
Sarah Netter joue, elle, avec le kitsch, les symboles et leur signification. Avec les matériaux qu’elle chine, elle compose des sculptures intrigantes faites de bois, ballons, papiers toilettes, toiles cirées, allégories d’une société marchande qui digère mal les produits qu’elle consomme.
Issue elle aussi de la Villa Arson, Silina Syan propose une installation qui s’inspire du comptoir d’une boutique et salon de beauté indien à Nice, qui vend des tenues et des bijoux. Les ongles si chers aux cagoles comme aux rappeuses américaines sont le fil conducteurs de ces photos imprimées sur des coques de smartphones et sont comme l’affirmation glossy d’une culture hyper féminisée.
Léa Laforest avec son installation « Vivre pour le meilleur » dépeint à travers un café qui coule le rituel du matin et ses codes dans l’univers de salariés, la répétition et ses cycles.
Fabienne Guilbert Burguoa s’intéresse depuis plusieurs années aux héritages culturels des Suds, notamment au travers l’artisanat comme celui du Mexique où elle fût invitée en résidence. Son installation dresse des ponts entre le design et les arts décoratifs.
Arnaud Arini donne à voir l’univers de l’adolescence au travers de son lieu d’habitation fétiche et protecteur : la chambre. A côté du lit, vêtements hybrides (par Undated Clothing) côtoient des objets connectés pour s’échapper dans le virtuel
Le Petit Plus : D’autres volets de l’exposition de la Relève III à découvrir chez Coco Velten, à La Compagnie, au Centre Photographique Marseille, au Château de Servières et à la galerie HO