Avec son nouvel espace d’expérimentation et de diffusion, le Vidéodrome dit non aux dialogues de sourds en ligne et ouvre de vrais débats autour du cinéma.
Alors que l’offre cinéma art et essai se réduit comme peau de chagrin à Marseille, le Vidéodrome qui avait ouvert la voie du vidéoclub alternatif dès 2001 quitte la rue Vian pour déménager à deux pas de là, sur le Cours Julien. Ce qu’il a perdu en chaleur – ah le charme de la quête d’un film au travers les jaquettes! – il le gagne en volume et en praticité. Grâce aux bornes numériques de consultation du fonds locatif de plus de 5000 références renouvelées en permanence (et visible également sur le site) vous connaîtrez immédiatement la disponibilité d’un film. Le vaste espace accueille un vidéoclub art & essai qui ravira les amateurs de films en V.O, d’ovnis cinématographie et de documentaires introuvables. Il possède aussi un petit corner librairie spécialisé dans le septième art. Mais le vrai bonus par rapport à l’adresse initiale, c’est cette petite salle de projections (50 places) proposant 4 soirées cinéma par semaine mais aussi une après-midi jeune public, car il n’y a pas que les jeux vidéos dans la vie, non? La programmation de films cultes, cycles thématiques, rétrospectives avant-premières est assurée par l’équipe dirigeante mais aussi par tous les partenaires de ce lieu hors-norme tout au long de l’année : Goethe Institut, Image de Ville, l’Embobineuse, Data, les Rencontres des Cinémas Arabes. Les projections se poursuivent régulièrement par des rencontres avec les équipes de tournage mais aussi par des débats. C’est bien d’ailleurs cette notion d’échange qui est au cœur de la démarche de ce lieu. Elle séduira les fondus d’images pour qui le visionnage solitaire d’un film en streaming sur l’écran d’une tablette a autant de saveur qu’un sandwich triangle sur une autoroute. Ils seront d’autant plus conquis que le bistrot et sa terrasse qui proposent café, jus de fruits bio, vins et petite restauration permettent de prendre le temps de découvrir les nouveautés, de bouquiner ou de vous interroger sur ce qu’à bien voulu dire Jean-Luc Godard en peignant en bleu le visage de Jean-Paul Belmondo avant son suicide dans le final de Pierrot le Fou. A moins que vous ne préfériez recommander une bière et regarder les filles … (EF)