Pollux, c’est pour Delphine et Lionel - et toute la génération X - le célèbre chien du Manège enchanté. Mais c'est surtout un projet enthousiasmant et fort de café dans le quartier Longchamp.
La motivation du couple à se lancer dans une telle aventure était très simple. « Nous sommes de grands consommateurs de cafés de spécialité depuis 2013, suite à un voyage aux Etats-Unis. Nous avons continué dans les coffee shops qui se sont ouverts à Marseille. »
« ll n’y en avait pas d’établissement proposant des cafés de spécialité dans le quartier Longchamp à côté duquel on réside. Alors on s’est dit qu’on allait l’ouvrir nous ! «
Ni une ni deux, la prof de collège des quartiers Nord se met en dispo, l’ancien responsable de Biocoop passe la main. Le projet d’ouvrir un coffee-shop aussi joyeux que leur mascotte est lancé autour des « cafés de spécialités », à ne pas confondre avec les « cafés de commodité » précise Lionel, les premiers se distinguant par une traçabilité complète des conditions vertueuses de production et de récolte.
Celui-ci vous parle amoureusement d’un café comme on décrirait un grand vin avec ses notes de dégustation : les goût de fruits (« prune, figue, raisin » pour l’un « framboise, rhubarbe et thé » pour l’autre), l’amertume, la vivacité et d’autre préoccupations essentielles comme les conditions de récolte (« séché sur un lit au soleil) et production des filières devant respecter éthique et juste rémunération.
Le couple est toujours à la recherche des bons grains importés par des brûleries locales avec lesquelles il a décidé de travailler. Pour l’heure, on trouve déjà à la dégustation et à la vente dans le corner boutique les cafés de La Tisserie, de la Brûlerie Moka ou de Ben mouture.
Derrière son petit comptoir, ils s’exercent à utiliser au mieux leurs moulins (pour café filtre ou expresso) et la rutilante machine italienne (une Victoria Arduino white eagle pour les connaisseurs) afin de faire ressortir au mieux les arômes de grains extraordinaires venus du Yémen, du Salvador ou encore d’Éthiopie qu’ils ont pu découvrir durant les deux ans durant lesquels ils ont mûri le projet.
Pour chacun, qu’ils soient servis chauds ou en cold brew (café infusé lentement à la V60 puis servis frais), Lionel pourra vous en conter l’histoire des hauts plateaux jusqu’à son échoppe de la rue d’Isoard.
Intérieur blanc et bois blond et petits carreaux émaillés devant la verrière, Pollux est lumineux et dégage de bonnes ondes jusque sur sa terrasse de fortune (quelques tabourets battant le pavé devant les grandes baies vitrées).
L’aménagement sobre et efficace de l’espace signé de l’architecte Alexandre Lavergne est complété par une joyeuse identité visuelle proposée par Margaux Sarlin (Studio Amaranto) et Lucas Teyssier (Signalt) pour l’enseigne sur la vitrine.
Pour ce qui est de la déco, c’est la couple lui-même qui s’y est collé.
« Nous voulions que Pollux soit une sorte d’annexe publique de notre maison. Donc on l’a décoré comme si c’était notre salon. D’ailleurs on a tellement transféré de choses nous appartenant qu’on a un appartement presque vide ! »
Le Petit Plus : Le coffee-shop propose une petite restauration. En plus des gâteaux et des petits déjeuners du matin (avec granola maison, œuf coque et mouillettes siouplaît), Delphine prépare chaque jour une salade et un sandwich avec des ingrédients bio et au maximum local. Ce jour-là à l’ardoise, un sandwich tomates à la provençale (miam) et omelette ou une salade nectarine, burrata, jambon cru et un gâteau au yaourt (re-miam!).
Par Eric Foucher