Lieu de fabrication de vente de produits laitiers en plein centre-ville, la Laiterie marseillaise remet au coeur du quotidien et de l’acte d’achat des valeurs simples : produire et consommer localement, payer décemment ses fournisseurs et se reconnecter au travail qu’a nécessité le produit final.
L’histoire de Madeleine et Audrey est l’histoire d’une naissance, l’éclosion d’un nouveau désir professionnel pour les deux trentenaires, mené à bien en partie grâce à une campagne de financement participatif réussie. Après avoir été respectivement acheteuse dans la mode éco-responsable pour Madeleine et collaboratrice d’élus à l’Assemblée nationale pour Audrey, les deux jeunes femmes se rencontrent sur les bancs de l’Ifopca, un institut de formations, catégorie crèmerie-fromagerie.
Un grand écart qui ne vient pas de nulle part. Madeleine s’intéresse de près au sujet depuis la fin des quotas laitiers qui a vu la vie des petits producteurs bouleversée. Elle part alors faire un tour de France de quatre mois pour comprendre le métier avant de se lancer dans la formation. De son côté, Audrey a sûrement héritée de ses arrières grands-parents maraîchers une sensibilité au vivant et à la nature.
L’idée commence à germer d’ouvrir un lieu qui serait un lieu de vente mais aussi un lieu de fabrication, d’échange et de partage. Inspirée par le travail de Pierre Coulon qui a relancé la fromagerie urbaine avec la laiterie de Paris, Audrey originaire de Martigues propose à Madeleine, de suivre cet exemple à Marseille. Le principe est simple : fabriquer ses propres fromages à partir du lait de petits producteurs, correctement rémunérés, proches de Marseille et qui répondent à un cahier des charges précis qu’elles établissent ensemble: exploitation bio et animaux non « désaisonné »s (ndlr : qui respecte leur calendrier naturel de reproduction)
La grande distribution nous a (mal) habitué à trouver des fromages à toutes les saisons (comme les fruits et légumes) mais c’est sans imaginer ce que cela signifie comme traitement irrespectueux pour les animaux. Un mode de production dont s’affranchissent les deux entrepreneuses avec un lieu novateur, engagé mais aussi gourmand. Derrière la jolie devanture ocre joliment rénovée, un local design à l’hygiène impeccable où l’on peut sentir les fromages sans en être parfumé.
Madeleine et Audrey y proposent non seulement leur propre gamme de fromages et de yaourts maison dans leurs bocaux consignés mais aussi une sélection de petits producteurs. Intégré, le laboratoire permet aux clients d’assister au travail de fabrication et de découvrir ainsi « la beauté cachée des laits, des laits… »
Le Petit Plus : La Laiterie marseillaise proposera sous peu des ateliers de fabrication de beurre ou de fromages pour les enfants et les adultes.
Par Valérie Vangreveninge