Dans les escaliers menant aux Cours Julien, une jeune suisse a ouvert un petit restaurant à la cuisine haut perchée comme son pays. Des plats de poissons et végétariens des familles. Ça joue ou bien ?
Manger de bons petits plats, ça se mérite. Alors commencez par grimper quatre à quatre les escaliers du haut de la rue Estelle, les plus bariolés de Marseille avec leurs jolies fresques, et vous tomberez forcément sur Limmat, avant d’arriver sur le Cours Julien. Un nom qui ne sonne pas très provençal, vous en conviendrez.
Normal, c’est tout simplement le nom d’une rivière suisse entre Baden et Zurich, petit clin d’œil à la patrie de Lili Gadola qui a ouvert cette nouvelle adresse aux allures de table d’hôtes.
Après être passée quelques mois par l’Epicerie Idéal (qui devient un véritable incubateur pour apprentis bistrotiers) elle a craqué pour cet espace atypique qu’elle a entièrement réaménagé durant sept bons mois avec son compagnon Fabien. Elle vous accueille avec son délicieux accent helvète (ça change du marseillais) dans ce qui s’apparente à une petite maison de ville sur deux niveaux.
A la fois chaleureuse avec son mobilier chiné chez les voisins (ce n’est pas les boutiques vintage qui manque sur le Cour julien) et intime avec ses petits coins fleuris, on s’y sent tout de suite bien. On regarde avec admiration la jeune entrepreneuse se démener à tous les postes (commande, préparation et service), secondée uniquement les week-end où elle ouvre également le soir par sa moitié. Pour parvenir à gérer cette aventure en solo, le menu est réduit au minimum (2 entrées, 2 plats, 2 desserts) autour des deux axes fort du restaurant : le poisson et les propositions végétariennes. Forte de ses expériences dans la découpe et la préparation poissons dans des restaus de Zurich, elle a voulu apporter ses recettes à Marseille, ville finalement fort avare en propositions de ce type.
Ce jour-là on a donc droit à une petite soupe de chou-fleur et une salade de fenouil puis un aïoli végétarien et un maquereau entier rôti à la tomate et aux pommes de terre. Des plats simples en apparence mais qui fondent dans la bouche grâce à des produits de première qualité et surtout le tour de main de la jeune chef.
On ne va pas bouder son plaisir et même saucer nos jolies assiettes chinées pour ne pas ne pas en laisser une miette avec le bon pain artisanal de Pain Pan. Les tarifs sont étonnement bas, et ceux des vins nature du Luberon ou de Marseille (vinifiés par Nathalie Cornec) à l’avenant, ce qui permet vraiment de se faire plaisir lors de son repas.
Alors on y va ? « Oh que oui » répondit l’écho.
Le Petit Plus : Les fins de semaine, le restaurant est ouvert également le soir et se transforme en bistrot plus animé avec tradition oblige la célèbre fondue suisse certains soirs d’hiver.
Par Eric Foucher