Dans la famille des bières artisanales locales, voici la Bernardy et la Jobin. Pour les trouver, direction la microbrasserie Rubé et son petit jardin bucolique où l'on brasse autant qu'on expérimente.
L’équipe des bières artisanales marseillaises avait intégré deux nouvelles recrues il y quelques temps, mais nous n’avions encore pas encore eu l’opportunité de les goûter : la Bernardy et la Jobin (comme les noms des rues voisines) toutes deux nées dans une microbrasserie située à deux pas de la Friche la Belle de Mai, rue Bénédit (d’où son nom « Ru-Bé », là aussi un clin d’oeil au positionnement local). Ses créateurs Arthur et Samira ont réussi à allier tous les ingrédients d’un bon produit : un savoir-faire acquis avec l’expérience, des matières premières choisies avec soin et si possible locales, des partenariats avec les voisins, et une bonne dose de créativité pour des recettes qui sortent de l’ordinaire.
Aux origines de la brasserie Rubé, il y a quelques amis qui s’essaient au brassage de bière, en 2015. Sauf qu’au fil des années et de ces expériences informelles réitérées, une passion naît : Arthur fait une formation de brassage et en 2017, lui et Samira ouvrent la micro-brasserie Rubé, rue Bénédit. Ils y brassent autour de 700 litres de bière chaque mois, dont la Jobin (American Pale Ale), et la Bernardy (une Stout). Elles sont ensuite vendues sur place ou livrées dans les commerces du quartier : Epicerie Paysanne, La Bonne saison, Local Local, La Drogheria, La Palabrière, La Cane Bière (entre autres).
Mais leur activité est en perpétuelle évolution. Car Arthur et Samira ont une volonté : réduire l’empreinte écologique de leur production. C’est ainsi qu’ils récupèrent les déchets des céréales pour alimenter le sol de leur petit jardin, et qu’ils ont une règle de distribution : ils ne livrent qu’en diable ! Le choix du contenant (bouteille de 50 cl) permet lui aussi de réduire le verre et offre un prétexte pour partager sa mousse. Côté recette, le 100 % local n’est pas encore possible, la France manquant de houblonnières et de malteries. Alors Arthur et Samira inventent : ils ont par exemple fait un partenariat avec le Lycée agricole de Gardanne sur culture test de houblon, ou encore avec la Maison Ferroni pour faire vieillir des bières dans des barils de Rhum… Ainsi, la microbrasserie Rubé n’est pas le modèle réduit de ses grandes sœurs : ce sont de nouveaux procédés et de nouvelles recettes qui s’y inventent… Au grand bonheur des palais qui ont le (bon) goût de la bière non standardisée !
Le Petit Plus : Les visites de la microbrasserie, à peu près une fois par mois. Non seulement l’occasion de comprendre comment se fait une bière, mais aussi de profiter du jardin… Pour connaître les dates, renseignez-vous auprès d’Arthur (brasserie@rube.fr) et suivez leur page ICI
Par Julie Desbiolles