Quoi ? : Marché d'intérêt national de Marseille (MIN des Arnavaux)
Où ? : 64 Av. du Merlan 13014 Marseille
Quand ? : Visites deux fois par mois : dates à retrouver sur le site de l'Office du tourisme
Combien ? : 20 € (petit-déjeuner compris)
Des Questions ? : 0826 500 500 (0.15 € la minute depuis un poste fixe)
Un lien ? : Cliquez-ici

Pendant que la plupart des Marseillais dorment, le Marché d'Intérêt National est en ébullition : caisses de fruits et légumes s'y échangent allègrement pour atterrir dans vos assiettes quelques heures plus tard. Et ces coulisses de la nourriture marseillaise sont ouvertes au public !

 

Il est 4h30. Alors que Marseille dort sur ses deux oreilles, dans le 14e, c’est la fin du rush : les dernières caisses de fruits et légumes sont vendues aux restaurateurs et primeurs, qui les embarquent dans leurs fourgonnettes. Elle seront sur les étals au petit matin, ou dans votre assiette dès le déjeuner.

Ici, c’est le Marché d’Intérêt National des Arnavaux , le “MIN” pour les intimes du lieu. Créé il y a 50 ans, c’est le deuxième plus grand marché de France, après Rungis, dans lequel transitent 1500 tonnes de fruits, légumes, fromages et viandes par jour (ou plutôt, par nuit), pour nourrir les 2 500 000 bouches  de l’aire marseillaise. Une ville dans la ville, avec ses cafés (où l’on peut manger une tartiflette à 5h du matin, parce qu’après tout, c’est le milieu de la journée), ses histoires, ses célébrités… et que l’Office du tourisme de Marseille fait désormais visiter au grand public. Ou du moins, aux courageux : le rendez-vous est fixé à 4h30, fin du rush pour les 1500 travailleurs (2500 en pleine saison) du MIN.

Ça pique un peu, mais pour qui est curieux de la nourriture, c’est l’endroit le plus fascinant du monde. Comprendre qui vend quoi, qui produit quoi, découvrir l’organisation des carreaux, discuter avec des producteurs et grossistes curieux – car oui, croiser un groupe de touristes à 4h30, ça ne passe pas vraiment inaperçu pour ces travailleurs qui sont ravis de partager cette vie nocturne.

On croise ainsi le surnommé « souris », son sourire jusqu’aux oreilles et son diable plein de cagettes. Sur le carreau des producteurs, on trouve Lionel, Le dernier paysan, qui vend sa salade marseillaise cultivée à 200 mètres de là. Un peu plus loin, Samy, fournisseur officiel d’« agrumes bizarres » dont raffolent les chefs marseillais (oranges maltaises, citron caviar) peut passer des heures à vous parler des différentes espèces de radis. Puis place au froid, avec le Monsieur Fromage du MIN, Jean, et ses meules. En face, dans un hangar jaune, c’est Jean-Pierre, chef de la mûrisserie de bananes, qui nous accueille : vous le saviez, vous, que les bananes arrivaient vertes et qu’il fallait les faire murir avec un système de chauffage et de gaz ?

À 7h30, alors que les Marseillais ouvrent les yeux, le MIN s’endort. C’est le moment où on vous proposera un bon petit déjeuner, fort appréciable après cette étrange nuit de déambulation. Alors d’accord, vous serez peut-être un peu fatigué l’après-midi, mais le jeu en vaut la chandelle : on vous garantit que vous ne regarderez plus jamais les légumes de votre primeur de la même manière.

Le petit plus : Un petit cadeau vous sera offert à la fin de la visite !

Par Julie Desbiolles (texte et photos)