Quoi ? : Distillat d'agaves
Où ? : Marseille Franc e
Combien ? : Edition collector 2020 limitée à 100 bouteilles de 35 cl : Josiane 100 € / Viviane 75 €
Un lien ? : Cliquez-ici

Mettant à profit la célèbre devise « Rien ne se perd, tout se transforme » un designer a décidé de distiller les agaves trop invasives du littoral Marseillais pour produire un mezcal local répondant au doux nom de Josiane.

Du mezcal à Marseille ? Portant qui plus est le nom de Josiane ? Ça fleure bon la galéjade. C’est pourtant bel et bien le nom du flacon contenant le célèbre spiritueux d’origine mexicaine que vous pouvez maintenant déguster grâce au collectif Reveeal, un laboratoire à but non-lucratif pour expérimenter des nouvelles manières durables de produire. A sa tête Axel Schindlbeck, un designer allemand pas forcément penché sur la boisson mais fortement intéressés par tous les projets de revalorisation.

En découvrant la campagne massive d’arrachages des agaves Americana décidée par le Parc National des Calanques sous la tutelle de l’Agence Régionale pour la Biodiversité et l’Environnement (ARBE) une idée fait tilt dans sa tête : mettre à profit les déchets de cette Espèce Végétale Exotique Envahissante  (d’où le EVEE que l’on retrouve dans le label REVEEAL) qui a envahi au fil des années notre littoral et l’Archipel du Frioul en mettant en péril l’écosystème et les plantes indigènes comme l’Astragale. Une distillation pour extraire un spiritueux local commercialisé sous la forme de Mezcal (nommée ici “Distillat d’Agave” puisque cette dernière appellation est contrôlée)  et de Tequila en production très limitée.

Entre le dire et le faire il y a un monde, qui n’a pourtant pas découragé le créateur touche-à-tout (ndlr : il capable de passer  de la conception d’une horloge à leds pour enfant très techno à une luge en bois inspiré des frères Thonet) pourtant novice dans l’univers très complexe de la distillerie. Après avoir joué de la machette avec pas mal de volontaires, ce n’est pas moins d’une tonne et demi de la fameuse cactée – qui se plaît si bien sous nos chaudes et minérales contrées – qui sera récoltée lors d’une campagne d’arrachage sur l’archipel du Frioul. Pour la blague,  ils baptiseront le breuvage “Josiane” en clin d’œil au tag présent sur l’un des gros rochers de la plage du prophète à Marseille depuis pas mal d’années. Il fait maintenant tellement parti du paysage locale qu’il est même régulièrement repeint.

C’est dans l’Hérault que celles-ci seront distillées artisanalement par  l’Atelier du bouilleur  pour un résultat très floral et fruité.  Une collaboration fructueuse puisque le bouilleur, Martial Berthaud, proposera même un second distillat sur du vin naturel. Une version plus méditerranéenne baptisée “Viviane” pour bien garder l’esprit de famille avec des notes plus caramel, cacao et café.

Tous les ans de micro-productions viendront s’ajouter selon les campagnes d’arrachage. L’une d’elle avec la distillerie locale Ferroni prévoit un vieillissement en fûts.

Comment enfin ne pas parler de ces jolis flacons sérigraphiés sur lesquels on retrouve toute l’attention du designer et qui les rendront, à n’en pas douter, collectors.

Le Petit Plus :  Chaque année des artistes sont invités à documenter le process créatif de l’esprit d’Agave. Après les photos de Lorraine Hellwig en 2019, ce fût au tour  de Vincent Pajot de montrer en image les sessions d’arrachage, la cuisson et la Distillation d’Agaves. A découvrir ICI

 Par Eric Foucher / Photos ©Lorraine Hellwig (1,2, 3) Reveeal (4 à 9), E.Foucher (Couverture)