Sur les traces de son père, Ai Qing, grand poète de la modernité chinoise qui découvrit l’Occident en débarquant à l’endroit-même où se situe aujourd’hui le MuCEM, Ai Weiwei nous propose, 89 ans plus tard, un voyage entre deux cultures qui lui sont chères.
Entre la culture occidentale et la pensée chinoise, Ai Weiwei se place comme l’un des acteurs majeurs de la scène artistique hypercontemporaine internationale. Le Marcel Duchamp ou le Andy Warhol de l’Empire du Milieu se présente également comme un activiste. Sur les réseaux sociaux et à travers ses oeuvres, il interroge nos sociétés en posant des questions appelant à la réflexion sur l’art et la politique à laquelle il accorde la même importance.
Sur les Docks maintenant appelée le J4, et qui furent longtemps considérés comme la « porte de l’Orient » par Ai Qing qui y débarqua en 1929, des œuvres en référence au nouveau capitalisme chinois alimentent la soif de révolte et le refus de l’injustice de cet artiste devenu révolutionnaire suite à l’exil forcé de son père pendant la révolution culturelle chinoise.
À travers un lustre composé d’un porte-bouteille sur lequel sont pendus soixante-et-un chandeliers, Ai Weiwei fait référence aux luminaires grandioses qui montrent la richesse de la Chine contemporaine. L’artiste dénonce aussi les sociétés occidentales notamment par le biais d’oeuvres créées spécialement pour l’exposition. Deux cubes en savon de Marseille Marius Fabre marqués des déclarations des droits de l’homme et de la femme. Un marquage symbolique montrant le caractère éphémère de ces textes qui s’effacent facilement.
L’exposition comprend aussi des pièces ready-made (objets du quotidien qu’un artiste transforme en oeuvre d’art) en hommage à son père : un masque qui lui appartenait, le modèle du paquebot sur lequel il était arrivé, un film retraçant l’histoire de Marseille à cette époque… pour un pont entre deux cultures fort en émotion.
Par L.T
(Source : Mucem)