Le MuCEM est une œuvre architecturale à lui tout seul. Ses fines passerelles sont les traits d’union entre les cultures méditerranéennes passées et futures.
La naissance du premier musée national délocalisé fût loin d’être une sinécure. Mais le résultat et l’affluence record qu’il connaît depuis son ouverture prouve, s’il en était besoin, qu’un tel équipement manquait à Marseille. Ce que l’architecte Rudy Riccioti nomme une « casbah verticale » est tout sauf une œuvre balnéaire. Sa peau en dentelle (tel un Moucharabieh), ses passerelles tendues comme des muscles au dessus d’une darse pour unir passé (Fort Saint Jean) et futur (J4) en font un bâtiment à l’esthétique radicale qui réussit la gageure de rallier quasiment tous les suffrages. Quelle belle idée en effet après avoir déambulé sous les arcades et au milieu du jardin méditerranéen du fort Saint-Jean magnifiquement réhabilité de pouvoir pénétrer dans le musée par le toit. Ces espaces extérieurs aux accès gratuits offrent des points de vue inédits sur la ville, le port et la mer. S’y tiennent régulièrement des lectures, concerts, projections qui complètent une palette d’activités très large. Afin que l’immersion dans la culture méditerranéenne soit complète après la visite des expositions permanente ou temporaires, il vous est possible de découvrir la cuisine méditerranéenne dans les trois espaces de restauration animés par le chef Gerald Passédat : un restaurant gastronomique (la Table) une cantine chic (la Cuisine) et un bistro (le Café). Et si vous décidez de visiter le musée en nocturne, vous découvrirez la mise en lumière imaginée par Yann Kersalé qui transforme le bâtiment en un vibrant vaisseau bleu signalant l’entrée du Vieux-Port. (EF)