Après la région parisienne, le Paysan Urbain s’est installé dans le Nord de Marseille pour y cultiver ses micro-pousses. Un projet d'agriculture urbaine à vocation sociale, écologique et économique à retrouver dans votre assiette.
Initiateur du Projet en banlieue Parisienne, Benoit Liotard a été rejoint pour le pendant sudiste par trois acolytes : Arnaud, Benjamin et Cécile. Le choix de s’installer sur le terrain du Cloître (propriété des Apprentis d’Auteuil) pour cette association labellisée « chantier d’insertion » n’est pas un hasard. Le pôle tout entier accueille des entreprises favorisant comme elle le retour à l’emploi de personnes qui en étaient éloignées. Six postes ont déjà été créés pour développer aux côtés des fondateurs cette agriculture hors-sol.
Les micro-pousses sont des légumes ou aromates comestibles qui poussent comme des semis dans du terreau très riche et sont récoltées à un stade très précoce de leur croissance. Elles sont très concentrées en goûts, nutriments et vitamines.
Jusqu’à maintenant, elles étaient importées majoritairement des Pays-Bas où elles étaient cultivées sous lumières artificielles et avec des intrants chimiques.
Rien de tout cela dans la première serre de 350 M2 qui accueille tous les bacs où sont cultivés les différentes variétés (pois, tournesol, moutarde, betterave rouges radis, noirs, etc.). Une culture entièrement bio et locale donc, qui possède en outre l’énorme avantage de pouvoir se faire rapidement et toute l’année grâce au généreux ensoleillement local (plus de 300 jours par an).
Selon les variétés et la période de l’année, une à deux semaine seulement sont nécessaires avant la récolte. Une seconde serre devrait trouver place à côté de la première ainsi que des containers pour le nettoyage et le conditionnement très prochainement pour répondre à la demande croissante.
Pour l’heure, la majeure partie des récoltes est à destination des restaurateurs qui connaissent déjà les produits. Ils les utilisent aussi bien pour leurs valeurs nutritives qu’esthétiques (les micro-pousses et les fleurs comestibles sont devenus des atouts majeurs dans le potentiel instagrammable des plats). Citons au passage le Môle Passedat, Saisons ou Bubo à Marseille et bien sûr les Jardins du Cloître qui lui font face.
In fine, l’objectif est aussi de distribuer les produits dans les épiceries paysannes (nb: la Bonne Epicerie à Marseille est la première) après des actions de découverte et promotion. Une dégustation a déjà eu lieu dans la Cantine de la Cité de l’agriculture dernièrement. L’avenir dira si ces micro-pousses qui accompagnent déjà les plats seront aussi consommées nature à l’apéro comme alternative aux charcuterie et graines d’arachides dans le futur.
A défaut de pouvoir nourrir toute la ville – ce fantasme a depuis longtemps été abandonné par les acteurs de la permaculture, l’initiative entend sensibiliser les citadins (qui représente 80% de la population) aux choix et aux modes de consommation alimentaire, socialement et environnementalement responsable. Le Paysan urbain accueille déjà régulièrement des écoles et des centre sociaux en ce sens.
E.F