Un voyage visuel à travers près d'un siècle de photographie, des avant-gardes des années 1930 aux œuvres contemporaines, c’est ce que propose l’exposition « L'Œil objectif » en célébrant la richesse et l'innovation de cet art.
Au Musée Cantini dans le cadre des Rencontres de la Photographie d’Arles l’exposition « L’Œil Objectif », présente une sélection de près de 170 photographies depuis les avant-gardes des années 1930 jusqu’aux approches contemporaines des années 2000.
Ces œuvres, provenant des fonds du musée Cantini, du [mac]musée d’art contemporain et du Fonds communal d’art contemporain de la Ville de Marseille, offrent un voyage à travers l’évolution de la photographie.
Cette exposition s’inscrit dans la continuité de celle de 1968, où le musée Cantini avait déjà mis en lumière la photographie avec des œuvres de Robert Doisneau, Denis Brihat, Lucien Clergue et Jean-Pierre Sudre. Aujourd’hui, l’exposition est reconnue par le label des Rencontres de la Photographie d’Arles, témoignant de la qualité et de l’importance des œuvres présentées.
L’exposition se déploie autour de trois grands axes. « Un Nouveau Langage », « Donner Corps » et « Esthétique du Document ».
Le premier axe aborde la période des années 1920 lorsque le mouvement de la Nouvelle Vision a vu émerger des photographes comme Raoul Hausmann qui explorent de nouvelles perceptions à travers des expérimentations techniques et formelles.
Des œuvres de Moholy-Nagy à Patrick Tosani illustrent cette période où la photographie revendique un vocabulaire propre, confirmant ainsi son statut d’art.
Le second axe, montre comment la photographie transforme les sujets en jouant sur les rapports entre nature et artifice. De la photographie de mode de Man Ray aux séquences de Szulc-Kryzanowski, les œuvres présentées interrogent notre perception du monde et transforment des objets quotidiens en créations extraordinaires.
Jean Dieuzaide, par exemple, explore des images abstraites et charnelles qui contrastent avec la vision ordonnée du monde.
Le troisième axe réévalue la photographie documentaire, souvent perçue comme un enregistrement fidèle de la réalité, sous un angle esthétique. Des travaux de Martine Franck, Louis Brauquier et Valérie Jouve montrent comment la photographie peut capturer « les choses comme elles sont » tout en soulevant des ambiguïtés entre fidélité au réel et démarche esthétique.
Le Petit Plus : En résonance avec les œuvres présentées dans l’exposition, le musée Cantini propose quelques vues partagées avec des photographes de la scène contemporaine marseillaise (Lucas Guidi, Juliet Airs, Laura Verburgge, Manon Delaune, Laure Mélone..) et également des ateliers photographiques et artistiques.
Par Alexandra Israelsson / Photos DR