Quoi ? : Café - sandwicherie
Où ? : 71 Rue Désiré Pelaprat 13008 Marseille
Quand ? : Jeudi > Lundi de 8.00 à 20.00
Combien ? : Pan Bagnat 11 € / Glace Polo 2.50€/ Jus du moment 5-6 € / Expresso 2 €
Transport ? : Bus 19 et 20 Les Goudes
Des Questions ? : 06 16 01 79 37
Un lien ? : Cliquez-ici

Aux Goudes, Cécilia régalent les touristes, les pêcheurs et les habitants de ce village qui l’a vu grandir. Dans l’antre de la Boissonnerie, des délices provençaux qu’on s’arrache dès le début de la matinée avant une brasse coulée ou une virée dans les calanques.

La Boissonnerie à demeure

Cécilia est d’ici. Ça s’entend. Ça se voit aussi. Dans les Goudes, pas un pêcheur, pas un habitant ne passe sans la saluer.

Après  avoir nourri une table d’hôtes à quelques pas de là, dans la maison familiale des grands parents, puis troquer son tablier pour enfourcher un vélo et dealer des dwichs aux textures et saveurs savamment calibrées, elle investit désormais le cabanon de pêche qu’occupait son aïeul Victor Gaudin il y a plus d’un siècle. 

Avec un goût sûr, elle a su lui insuffler une seconde vie et une nouvelle vocation : celle d’abriter un lieu d’hospitalité résolument ancré dans son époque, tout en préservant une authenticité vibrante qui se niche dans un béton ciré aux teintes de tomettes, dans les suspensions-bouées façonnées par l’atelier engagé Laissez-Passer ou dans une paire d’appliques hublot.

Ces derniers – pas encore installés – éclaireront bientôt de leur douce lumière la terrasse intime qui prolonge le cabanon, conférant au lieu une atmosphère chaleureuse et singulière.

Des produits bien sourcés du lever au coucher du soleil

Les familles historiques des Goudes s’y retrouvent à commencer par Simone sa voisine. Dès les premières lueurs, ils partagent un petit noir signé Belgrain que Cécilia frappe à la demande quand la température augmente.

Les plus chauvins lui préfèrent l’iconique thé glacé du Père Blaise qui porte le nom de leur village.

Dans le frigo qui jouxte sa vitrine, une potion de fruits frais dont la combinaison varie sédui t bien au-delà des carencés en vitamines. 

“Pan Bagnat qui n’en n’est pas un” 

À l’approche de midi, la file d’attente s’allonge pour trois sandwichs, dont le désormais iconique “Pan Bagnat qui n’en n’est pas un” : une revisite audacieuse de la tradition niçoise, attendue avec ferveur par les fins connaisseurs.

Exploration des strates gustatives : après avoir imbibé la mie – d’un macérat maison d’or liquide et d’aïl qui crée l’émotion – Cécilia y niche tout ce que la méditerranée et ses nombreuses rives ont de meilleur à offrir. À commencer par les tomates anciennes, les radis, les oignons cebettes, les poivrons marseillais et le basilic qu’elle dégote sur les étales du marché des paysans au Cours Ju. Les anchois, fidèles à la tradition, proviennent de Collioure  ; les olives peranzana, charnues et puissantes, arrivent tout droit des Pouilles. Sa botte secrète ? Un thon tunisien à l’huile d’olive, dont l’origine restera confidentielle pour préserver la magie et éviter que cette pépite ne devienne la victime de son succès.

L’italie n’est pas loin…

Une expérience gustative singulière, certes, mais d’autres recettes méritent leur éclairage : à commencer par le tomate-mozza — ou tomate-brousse du Rove, selon l’inspiration du jour — savamment lové dans un bun brioché à la mie délicatement nappée d’un pesto basilic-noisettes à damner un saint.

Le tramezzino provoque déjà en nous l’impatience du retour.

Ce grand classique vénitien, dont la garniture s’invente chaque jour, célèbre actuellement l’alliance raffinée des endives rouges, de la coppa et du gorgonzola. Un soir venu, il s’offrira volontiers à la compagnie d’un Campari soda ou d’une belle bouteille de vin nature. 

Le Petit Plus : Les desserts ! Les désaltérantes glaces polos – que le reste du monde appelle esquimaux – faites maisons, mais aussi les cookies dévorés avec gourmandise au goûter.

Par Astrid Briant / Texte et photos