L’aura du 2CV Méhari Club de Cassis dépasse de nos jours largement les frontières de la France. Ce que l’on sait moins c’est qu’après 40 ans d’existence, il n’en finit pas de se renouveler. A commencer par la commercialisation de son propre modèle mais aussi des kits pour électrifier les antiques 2CV.
Quand on pense passionnés d’auto vintage dans le sud, on s’imagine souvent un vieux garage suintant l’huile de vidange, encombré de carcasses attendant le grand soir le long d’une petite route bordée de platanes.
Découvrir l’immense parking du 2CV Méhari Club peu après la Gare de Cassis, avec son espace de vente et ses ateliers propres comme des sous neufs, a tôt fait de vous faire réviser votre point de vue.
Celui qui fête cette année ses 40 ans a bien grandi depuis les premiers tours de clés de trois frères Marques, réunis par la passion pour ce véhicule de loisirs devenu culte.
Un modèle atypique qui fut présenté pour la première fois sur le golf de Deauville par Citroën en même temps que Paris se barricadait. Est-ce la raison pour laquelle la Méhari qui signifie « dromadaire » en kabyle, animal utilisé pour les méharées, ces randonnées dans le désert, conservera toujours son côté bohème?
Taillé pour les échappées belles hors des sentiers battus et les virées cheveux au vent à la plage, la Méhari deviendra le véhicule idéale en Provence et sur la French Riviera qui l’adopteront d’emblée.
140 000 Méhari seront produites en France et à l’étranger entre 1968 et 1987 avec ou sans bâche, banquette arrière, et autres déclinaisons spéciales. Son créateur avait d’ailleurs prévu d’en faire une voiture en kit à monter soi-même.
C’est finalement ses fans cassidens, plusieurs décennies plus tard, qui proposeront de monter pour vous le modèle de vos rêves, à partir de pièces issues d’anciens moules Citroën.
Avec plus de 5.000 pièces détachées disponibles au catalogue, ce sont près de 400 colis qui partent chaque jour chez des passionnés de 2 CV dans le monde entier.
La Méhari fut un assemblage de pièces piochées ici et là chez ses sœurs et cousines (châssis, roues, phares, essuie-glaces et frein à main de la Dyane, grand volant à plat de la 2 CV, boîte de vitesses et le train de l’Ami 6). Normal donc que le club se soit ouvert au fil des années à ces autres modèles.
Une visite des ateliers vous permet de découvrir comment sont rénovés ou créés tous les modèles thermiques ou électriques, comme la fameuse Eden, réplique parfaite de la Méhari azur et blanc mais en mode non polluant.
Pas moins de quatre-vingt personnes s’activent sur le site dans les départements châssis, sellerie, moteur, peinture pour vous proposer un modèle conforme à l’original ou à vos goûts et couleurs.
Certains modèles aux finitions inédites que nous avons eu la chance d’essayer sont d’ailleurs d’une rare élégance.
Souhaitant faire perdurer la passion de ces voitures aux chevrons dont elle arrête la production de pièce détachées, la marque Citroën confie au club ses outillages d’origine afin de reproduire les pièces de Méhari en 1998 puis celles de la 2CV en 2000.
L’expertise des équipes vaudra au club le label Entreprise du Patrimoine Vivant qui distingue les sociétés françaises disposant de savoir-faire artisanaux et industriels d’exception.
Le Petit Plus : Sur le parking, on découvre également des 2CV6 et 2CV Fourgonnette bénéficiant du kit Rétrofit (d’autres modèles sont en cours d’homologation). A défaut de les rendre plus rapides, les modèles sont plus nerveux et silencieux, au grand dam des puristes pour qui le ronronnement (ou chevrotement devrait-on dire) fait partie du mythe.
Par Eric Foucher (Texte et photos)