Avec Museosonic, la ville de Marseille fait résonner les salles et coulisses de ses plus beaux musées, fermés en raison de la pandémie. Une immersion réussie et jouissive qui réunit les arts esseulés.
Interminable, anxiogène et mettant en péril la viabilité de nombreux acteurs du monde culturel, la crise que nous traversons a néanmoins eu le mérite de faire émerger des projets numériques originaux et propres à fédérer les énergies locales.
Celui qui consiste à faire découvrir de façon virtuelle le patrimoine muséal en est un exemple marquant. L’occasion pour les Musées de Marseille – qui ont enfin un beau site internet dédié – de faire étal de toutes leurs richesses et originalité.
Avec ses dix-neuf sites patrimoniaux, sept monuments historiques majeurs, douze musées labellisés “Musée de France”, deux sites mémoriaux, trois centres de conservation et cinq espaces de documentation, l’offre est énorme et souvent méconnue, même des marseillais.
Imaginé par Grand Bonheur, une coopérative regroupant dix structures (label, tourneur, production, festivals) opérant dans les musiques actuelles, en association avec Transfuges (collectif spécialiste des captations musicales à destination des media en ligne), Museosonic donne à voir et fait vibrer les musées au son des musiques actuelles. Grâce à des showcases de groupes locaux et invités les fonds et réserves des musées emblématiques de la ville sont présentés en musique sous une nouvelle lumière.
C’est Simon Henner de French 79 qui a ouvert le bal avec un très beau plan séquence de plus de 8 minutes sur l’artiste en train de déambuler au milieu des tableaux d’Edouard Arroyo, Jean Dubuffet, Max Ernest ou encore Jean Hélion dans les réserves de la Conservation du Patrimoine des Musées. Celle-ci abrite près de 80 % des collections de musées et n’est d’ordinaire pas ouvert au grand public. Grace à ses claviers et machines, l’artiste réveille les toiles dormantes sur le titre Quartz (extrait de de son album Joshua).
Sa session live a été partagée sur tous les réseaux sociaux classiques (Facebook, Instagram, Twitter, etc.) ainsi qu’une chaîne YouTube dédiée. Deux autres sessions ont d’ores et déjà été programmées jusqu’à Mars et le projet est appelé à durer toute l’année.
Prochains rendez-vous, une visite du Muséum d’Histoire Naturelle en compagnie de Makoto San un quatuor qui marie musique traditionnelle japonaise et électro sur leur premier EP, Nara. Avec son étonnant instrumentarium composé de bambous, il sera plus qu’à sa place dans le décor naturaliste et merveilleux abrité dans l’une des ailes du Palais Longchamp.
La troisième session, se déplacera à quelques centaines de mètres seulement, dans le Musée Grobet-Labadié, un très bel hôtel particulier du XIXè siècle abritant les riches collections d’une famille de négociants marseillais. Minimum Ensemble, le nouveau quatuor emmené par le musicien et chanteur Martin Mey nous fera le tour du propriétaire avec leur morceaux planants.
On a bien évidement hâte de découvrir le reste de la programmation qui augure d’une jolie collection de clips, vitrines d’une culture entre modernité et patrimoine. restés connectés !
Par Eric Foucher