Sur le chemin de Notre Dame de la Garde, nul blasphème n’est toléré quant la confection de la sacro-sainte pizza. Elle se doit d’être réalisée dans les règles de l’art. Ô Bonne Mère !
Tout comme le maître qui l’a formé, John Berg double champion du monde de la pizza – si, si ça existe – Jérémy a décidé de ne pas sacrifier la qualité sur l’autel de la rentabilité. Pour cela, le jeune artisan ne lésine ni sur le temps ni sur les moyens pour vous offrir le meilleur. De la farine biologique tout d’abord, versée dans le pétrin afin de concocter de bons pâtons qui reposeront 48 heures pour bien lever. De la semoule de blé ensuite délicatement saupoudrée sur la pâte étalée à la main sur un diamètre d’environ 33 cm. En garniture sur cette pâte à la fois fine et craquante une fois passée au four à bois, une sauce tomate maison dans laquelle le basilique a macéré, des légumes frais et de la mozzarelle – bien moins grasse qu’un gruyère râpé soit dit en passant – et du jambon de Parme. Les spécialités travaillées? La mozzarella du buffala, le pistou maison au pilon, la crème de basilique, la mesclun italien aux éclats de noix bio, autant de petites gâteries d’après cuisson qui apportent fraîcheur et douceur en bouche et surtout un équilibre à votre repas. Ajouter a cela une bonne maîtrise de la cuisson et vous obtenez une pizza au goût incomparable sans que les prix ne flambent sur la brique.
Après tout la pizz’, aussi bonne soit-elle, ne doit-elle pas rester accessible à tous? Les vins de la région ou de Sicile ont eux aussi la bonne idée d’afficher des tarifs démocratiques. Et si le bar de quartier datant de 1935 a du subir une profonde toilette pour sa transformation, il n’a rien perdu au change, surtout pas la convivialité, digne d’une trattoria italienne. C’est en grande partie grâce au sourire et au sens de l’accueil de Maheva qui, après vous avoir apporté quelques anchois et olives en amuse bouche, vous y installe comme en famille sur des airs du Pino Daniele, l’idole napolitaine qui vient de disparaître. Dernier conseil maison pour réchauffer la pizza que vous n’avez pas pu finir et que l’on vous a gentiment emballée? La passer à la poêle plutôt qu’au four ou au micro-onde pour lui garder tout son croquant et moelleux à la fois. On en est maintenant convaincu en sortant d’ici: « Mama Mia ! » se traduit bien par « Bonne Mère ! »
Par Eric Foucher