Dans l’ancien fief de Coline Faulquier, est née Luciole. Aux manettes ? Margaux Fary et Arthur Gozlan, amis de toujours qui ensemble donnent à voir des assiettes qui claquent et une déco chinée entre ombre lumière.
Margaux Fary et Arthur Gozlan ont fait leurs premiers pas dans le même bâtiment des Yvelines et ne se sont presque plus quittés depuis. Ensemble, ils ont sillonné plusieurs contrées et même choisi de se confiner. Une période propice aux apprentissages, qui a permis à Margaux — toujours portée par l’optimisme — de mettre son cœur à l’ouvrage pour régaler ses heureux colocataires.
La vie revenue à la normale, elle fait ses classes auprès de Pauline Labrousse (Coucou Paris 9ème) avant de partir, avec Arthur dans sa valise, en maraîchage six mois durant.
Mais pas n’importe où, au Cayre de Valjancelle, une ferme maraîchère biologique d’exception. Dans les semis, germe alors l’envie de donner vie à leur propre adresse.
Dans le mercato de la scène culinaire locale – et après une résidence de Margaux à La Ola – Luciole (clin d’oeil à leurs anciennes vie de noctambules) a investi les anciens murs de Signature, tandis que la cheffe étoilée Coline Faulquier installait ses casseroles à l’iconique Épuisette, désormais rebaptisée Auffo.
On y retrouve les mêmes espaces, seule la décoration a changé, majoritairement chinée chez Emmaüs à laquelle s’ajoutent des gravures, des bijoux et des céramiques réalisées par des artistes locales, proposées ici à la vente.
À deux pas du Prado, cette adresse cache une jolie véranda découvrable ainsi qu’un patio végétalité. Si bien qu’il y flotte une délicieuse langueur méditerranéenne, insoupçonnée dans ce quartier où le béton règne en maître.
Forte de ses expériences, de son carnet d’adresses et d’un engagement sans faille, Margaux donne à voir une cuisine majoritairement bio (Du goût dans mon panier, la ferme Jour de pluie) pour des assiettes saisonnières, gourmandes et des combinaisons de saveurs aussi équilibrées que raffinées.
Ce midi là dans une écuelle en bois, était dressé un onctueux tarama, dopé d’une huile de poireaux et coiffé de pickles de graine de moutarde.
Si le pain de La Nouvelle Tradition fait vraiment son job, deux mouillettes taillées dans un bun à burger bien brioché et dorées à la poêle venaient parfaire la dégustation.
Face à la (très) généreuse assiette de fregola, relevée d’un pesto de roquette et de shiitake très parfumés, le doggy bag s’impose pour petits appétits en difficulté ou ceux qui jamais ne feront l’impasse sur une sortie sucrée.
Pour nous se sera moelleux amande, coulis fraise-thym et glace navette. Le soir, une farandole d’assiettes à partager entrent en scène.
Pour arroser le tout, Arthur – également armé d’une formation de fromager – veille au grain.
Il a eu la chance d’hériter d’une partie de la cave de Coline. À sa sélection traditionnelle, il ajoute, sous l’influence du Bibine Club et de la Wine selection, des références nature et des cuvées de caractère, soigneusement biotypées.
Par Astrid Briant (texte et photos)
