Des masques africains achetés en 1912 à Marseille marquent le point de départ des Voyages imaginaires de Picasso en deux volets. Entre souvenirs de voyages et itinéraires fictifs, l'exposition du centre de la Vieille Charité nous fait pénétrer son imaginaire. Celle du Mucem confronte le peintre au langage du corps incarné par les ballets russes pour qui il concevra les décors.
Dans le cadre de la manifestation culturelle internationale « Picasso-Méditerranée (2017-2019) », de très nombreuses institutions culturelles ont imaginé une programmation autour de l’œuvre « méditerranéenne » du peintre espagnol. Deux musées marseillais font dialoguer leurs fonds avec celui du maître espagnol pour qui les voyages des rives de la Méditerranée jusqu’aux confins de l’Afrique étaient une intarissable source d’inspiration.
« Si on marquait sur une carte tous les itinéraires par où je suis passé et si on les reliait par un trait cela figurerait peut-être un minotaure » déclarait Picasso. La mythologie grecque a été on le sait d’une importance capitale, surtout dans sa période cubiste.
Mais le voyage commence déjà par la solitude et la désolation des décors arides des plaines espagnoles (périodes rose et bleue), se poursuit de façon plus spirituelle en Afrique aux marges de l’exorcisme qu’il découvre de façon fantasmée au travers de masques, avant de passer par l’Italie dont le classicisme le fascine.
Ses voyages immobiles le conduiront dans le berceau de la mythologie grecque, celle qui lui fera déconstruire les corps en formes simples avant de revenir vers l’Afrique du nord dans une période plus sensuelle et charnelle.
Quatre étapes dans les ailes du Centre de la Vieille Charité (Bohème bleue, Afrique fantôme, Amour antique et Orient rêvé) qui inspireront l’artiste visionnaire en perpétuelle recherche de renouveau formel à découvrir grâce à une sélection de peintures, sculptures, dessins, photographies et cartes postales de Pablo Picasso. Beaucoup d’entre elles rarement montrées lors d’expositions.
Au centre du parcours, l’ensemble sculpté « Les Baigneurs » trône dans l’écrin majestueux de la Chapelle.
Toujours au contact des arts et traditions populaires, Picasso expérimente de nouvelles formes de créations visuelles avec la création de décors et de costumes pour la compagnie « Les Ballets russes » de Serge Diaghilev entre 1916 (le célèbre spectacle « Parade ») et 1921 (dernière collaboration avec Cadro Flamenco).
En piochant dans ses collections d’objets, le Mucem montre les inspirations et emprunts de l’artiste au théâtre de Marionnette, à l’art sacré, à la Comédia dell’arte ou au folklore espagnol.
Le Petit Plus : Le chef nomade Emmanuel Perrodin propose au public deux expériences muséales et culinaires :
- Des « repas nocturnes » écrits en collaboration avec un artiste invité en deux temps : visite accompagnée d’une salle choisie de l’exposition puis dîner dans la chapelle.
> Dates : 28 mars, 24 avril, 25 avril, 29 mai, 30 mai 2018
- Des « Visites dégustées » pour un dialogue entre art culinaire et art plastique le temps d’une visite et d’une dégustation.
> Dates : 5 avril, 27 avril, 2 mai, 16 mai, 6 juin 2018