L'Objet d'une rencontre expose les créations à quatre mains de vingt binômes designer-artisan sur le thème de la transmission culturelle. En faisant écho aux collections du Musée d’Histoire de Marseille provenant de très nombreuses migrations, les sculptures et installations font le trait d’union entre le Marseille d’hier et d’aujourd’hui par le geste et l’idée.
L’idée de cette rencontre entre artisans et designers est née il y a trois ans déjà mais vient seulement de se concrétiser en raison de nombreux soubresauts sanitaires qui ont retardé son exécution.
Initié par les Musées de Marseille en partenariat avec la Chambre des métiers et de l’artisanat de la région et l’association Marseille Design Méditerranée, l’idée sous-jacente était d’apporter des moyens de production et une visibilité aux designers et artisans d’art installés sur le territoire.
En leur proposant de créer, par suite d’un appel à projet, de nouvelles pièces en résonnance avec les collections d’objets du Musée d’Histoire de Marseille, ils perpétuent ainsi plusieurs siècles de savoir-faire en Méditerranée.
Et force est de constater que parmi les soixante pièces proposées par les binômes tout au long du parcours du Musée, sont convoquées une grande partie des artisanats du passés remis aux goût du jour (travail du verre, des métaux, du bois, du tissus, de la terre, etc.)
On le sait art et artisanat qui avait fini par faire bande à part ont pourtant une étymologie commune, que l’on retrouve ici entre l’intention de designer et le geste de l’artisan.
On doit avouer que l’on a été assez bluffé par la qualité des propositions, autant par les idées soulevées que par la qualité d’exécution.
Ainsi la pièce baptisée « Rencontres Lacydoniennes » de Manon Garcia del Barrio et Sophie Baillet vous embarque dans une histoire d’épave antique à l’origine de la fondation de Massalia. Elle reprend le système de patchwork de tissus lin et coton des voiles antiques avec en motif brodé, l’imaginaire de la cartographie marine et même des clins d’œil à la charpenterie marine avec les morceaux de bois intégrés au tissu.
La Manufacture des Marie-Salope est une installation réalisée par Marie Fournier, Jérémy Gaudiber et Solange Battara. La sculpture composée de petits bols en pulpe de déchets issus du recyclage de rebuts récupérés par des bateaux de dragage au large (chalant autrement appelé les « Marie-Salope ») montre ce que l’on préfèrerait cacher. Les 82 modules accroché à une structure métallique vibre grâce à une création sonore interactive comme un appel à réagir à la pollution.
Autre pièce remarquable, celle réalisée par le marqueteur Corentin Tavernier et le designer Julien Le Goff baptisée « Reliquaire ». Une sorte de coffre aux trésors en marqueterie peintes dont l’intérieur change selon votre angle de vue. Une cartographie de Marseille qui se reflète par un jeu de miroir dans le ciel de Marseille où les étoiles guidaient nos aïeux.
Des projets de design fiction, une salle à manger d’inspiration grecque, un banc en jonc tressé, une table aux motifs en reliefs, un banc en forme de vague, attardez-vous sur chacune des créations qui raconte à sa façon une histoire de Marseille ou de la Méditerranée.
Le Petit Plus : De nombreux ateliers de découvertes pour valoriser l’expérience de la création par soi-même sont proposés au public ainsi qu’une table ronde sur le Design et artisanat (27 sept)