L’une des plus belle bastide provençale de la ville a retrouvé son lustre d’antan et se tourne vers le futur avec une scénographie de l’histoire patrimoniale marseillaise bluffante.
Fermé pendant près de dix ans et après quatre ans de travaux, la réouverture de cette construction emblématique des demeures de plaisance des grandes familles marseillaises était très attendue. Centralisant les collections du musée de la Faïence, les fonds d’arts décoratifs des musées Cantini, du Vieux Marseille et le mobilier Borély, la demeure d’été de ces riches négociants située entre mer et collines a été revue de fond en comble par les Monuments historiques et scénographiée brillamment par le cabinet Moatti et Rivière pour accueillir une sélection de 2500 œuvres : mobilier, céramiques, verres, tapisseries, objets d’art, objets exotiques rares, collections de Mode et d’accessoires. Chacune des pièces est mise en valeur par une muséographie audacieuse où l’histoire dialogue avec la jeune création. Loin de leur voler la vedette, celle-ci les magnifie et les plonge dans la modernité. Les accumulations de porcelaines de Magdalena Gerber au sommet de l’escalier monumental renoue avec la traditions des assiettes décoratives comme en créait Théodore Deck en son temps. La pièce qui lui est consacrée avec son plancher en nid d’abeille semble tout droit sortie d’un magazine déco. Les luminaires de Mathieu Lehanneur, les tapisseries de Laurence Aëgerter voisinent elle aussi à merveille avec les fresques, papiers peints, dorures et autres gypseries La mode estivale et balnéaire a aussi droit de cité dans l’aile gauche du bâtiment au travers quelques modèles phare de grands créateurs de la scène internationale. Dominant majestueusement le parc public éponyme, bordé à l’est par les serres de la ville et à l’ouest par le champ de course, le Château Borély est devenu une étape incontournable dans le paysage muséal Marseillais. (EF)