La savonnerie Fer à Cheval vient d’ouvrir sa première boutique à Sainte Marthe. Elle vend le savon de Marseille pour toutes les utilisations - entretien de la maison, du linge, cosmétiques, parfums… et offre une visite de son usine tous les mercredis après-midi
Il y a deux siècles, la cité phocéenne comptait des centaines de petites fabriques d’un savon devenu au fil des ans le produit phare de la ville. Elles ont quasiment toutes disparu aujourd’hui, sauf quelques unes d’entre elles qui profitent de l’engouement pour le Made in France pour se relancer autour d’un produit authentique et de qualité.
A côté de la savonnerie Fer à Cheval qui a investi une ancienne fabrique de bijoux située à Sainte Marthe il y a 160 ans pour y installer son usine, d’autres savonneries traditionnelles (Le Serail et La Savonnerie du Midi à Marseille et Marius Fabre à Salon de Provence) se sont regroupées dans l’Union des Professionnels du Savon de Marseille (UPSM), une marque collective défendant l’authenticité et la spécificité (72% d’huile d’olive) du descendant du savon de d’Alep.
Aujourd’hui, un seul maître savonnier, Michel Bianconi, gère les sept chaudrons de quinze tonnes qui occupent ce lieu. Depuis 35 ans, il exerce avec passion un métier devenu rare qu’il transmet aujourd’hui à Stéphane, son apprenti, qu’il espère bien voir reprendre le flambeau pour perpétuer un savoir-faire ancestral.
Dans l’usine, des résidus s’accrochent aux murs et aux charpentes de l’usine et témoignent des longues années de production d’un savon à la recette immuable : huile végétale de Provence, eau, sel de Camargue et soude. Une préparation méticuleuse pour un savon 100% naturel, sans parfum, ni additif qui correspond au classique qui a donné sa renommée au savon de Marseille et s’est transmis de génération de génération.
Le produit est bien plus mis en valeur que dans les boutique-usine que l’on trouve d’ordinaire grâce à un aménagement et une scénographie très réussie signée par l’agence C&C branding. Le bar en cubes de savons offre un joli camaïeu de couleurs qui fait écho aux carreaux de ciments du sol (nb : il faut savoir qu’un cube de savon change de couleur selon son âge). Autour du comptoir en marbre et sur les étagères, le savon est décliné sous toutes ses formes : en cube, liquide, en copeau pour la lessive, en petit savons parfumés (miel et amande, huile d’argan et de karité, mandarine…) et même des barres que l’on peut découper soi-même et acheter au poids grâce à une trancheuse mis à disposition. Sous les très beaux luminaires, cette vieille dame, entreprise du patrimoine du vivant, s’est fait une beauté pour conquérir de nouveaux marchés
Le Petit Plus : Chaque mercredi à 14h, vous pourrez visiter gratuitement les salles des chaudrons et de moulage où le savon est fabriqué, estampillé et coupé, et rencontrer les maîtres savonniers qui vous expliqueront avec passion comment est fabriquée la pâte de savon de Marseille.
(L.T)