Après la poésie d’Ozu et l’onirisme d’Aruki Murakami, on continue de parfaire sa culture japonaise. Et ici, ce n’est pas de la fiction.
Quand on passe sous le noren de l’entrée discrète, on y est : sur un rivage hors du temps, maîtrisant l’art du thé et le goût du saké. C’est vrai qu’on s’y sent plus geisha ou samouraï que personnage de manga, même si les voyages réguliers de la maîtresse des lieux permettent de découvrir, aussi, des petites choses contemporaines bien kawaï. En tous cas, on s’immerge volontiers dans la tradition devant ce mur entier de bols et de théières en raku, les étagères de sublimes papiers imprimés du Japon et du Tibet, la rare collection d’éventails et de vrais kimonos, le choix étourdissant d’encens naturels. Et même si on y vient piocher son thé parmi les 140 variétés Mariage Frères, il est possible que l’on reparte avec un repose-tête ancien ou un mobile en origami. Allez, on sort le tatami, on plante un cerisier.