L’hôtel particulier aux numéros 42 à 46 du Boulevard Longchamp fut longtemps un secret bien gardé. Après une rénovation de grande ampleur, son exploitation par la société Châteauform, spécialisée dans les séminaires et l’événementiel permet enfin d’en entrevoir toute la richesse.
Derrière une façade assez discrète, il faut pousser une lourde porte pour découvrir toutes les beautés cachées de cet édifice construit en 1860 par Jean Joseph Barbaroux, un riche industriel spécialisé dans le corail. Amoureux des belles pierres, on lui doit une entrée majestueuse avec des arcades en onyx rouge et jaune et un décor néo-renaissance en marbre, onyx et porphyre. Une lignée de riches industriels lui succède sur ce site remarquable.
La fabrique, à l’arrière de la cour donnant sur la rue Consolat, abritera tour à tour une fabrique de corail, de laine et de bougies et savons Le Chat.
La rénovation de ce lieu prendra bien sûr en compte son cachet incomparable. Des artistes peintres ont consacré beaucoup de temps faire revivre ce patrimoine caché sous des couches de peintures successives. Elle rendra même hommage aux entrepreneurs qui se sont succédés à cette adresse : les salles de réunion seront baptisées à leur nom et des tentures seront réalisées sur mesure avec le motif du corail dans les premières salles de réception.
En plein cœur de la ville, on est surpris par la quiétude du lieu. « Ici tout n’est que luxe calme et volupté » aurait pu dire un célèbre poète et contemporain de la construction.
En intérieur comme en extérieur, on y découvre les influences orientalistes chères au Second Empire puis les touches d’ Arts décoratifs d’une bourgeoisie tournée vers le progrès et l’industrialisation.
Les salons aux plafonds ouvragés et les verrières d’époque abritant les salles à manger ont été merveilleusement rénovées. Elles donnent sur une vaste cour avec au fond, la fameuse fabrique.
Cette dernière possède bien un poétique jardin d’hiver, quelques petites salles et lieux de convivialité mais elle est principalement consacrée à l’hébergement. Châteauform’ Marseille Longchamp ne compte en effet pas moins de cinquante et une chambres.
Avec également dix salles de réunion, des salles à manger, des salons, un spa/hammam, une salle de billard et même de karaoké, la liste des longues des intérêts qu’offrent cet établissement aux entreprises qui souhaiteraient resserrer les liens dans leurs équipes, distendus par de longs mois de télétravail, ou bien encore faire une présentation en avant-première dans un lieu aussi majestueux.
La possibilité offerte de pouvoir loger et de restaurer sur place les participants d’un séminaire est bien évidemment ce qui la différencie de ses concurrents. C’est un couple d’hôtes, Aréli et Stéphane, qui orchestre tout le fonctionnement du lieu avec le Chef Grégory le chef et une équipe talents maison (régisseur, hôte d’accueil, hôte de table, maîtresse de maison…).
Les salons d’apparat ont gardé leur panache rococo mais rien de pesant dans l’atmosphère du lieu malgré tout son luxe.
C’est bien là la gageure de l’architecte et décoratrice maison Véronique Roye. Elle a su instiller, ici comme dans les autres demeures – il en existe plus de cinquante partout en Europe dans des bâtisses toutes plus incroyables les unes que les autres – des détails qui apportent un twist contemporain bienvenu. Seul bémol à apporter à l’ensemble, une végétalisation encore trop timide dans les salles et la grande cour.
L’univers du séminaire et de la réception a lui aussi bien changé. Aujourd’hui, les salles de réunion en plus d’être fonctionnelles et très bien équipées se doivent d’être des lieux de vie propices à l’échange, à la créativité et à la prise de décision. Nul doute que dans un tel décor les idées doivent fuser.
Le Petit Plus : La visite du Musée des Beaux-Arts dans le Palais Longchamp – dont la construction fut contemporaine à l’hôtel Particulier – est incluse dans le forfait de location.
Par Eric Foucher (textes et photos)