Les pinces ou les cornes, la mer ou la terre, l’assiette ou le sandwiche ? Chez Crabe Toro, on vous laisse le choix mais on se lèche toujours les doigts.
Quand deux anciens résidents bruxellois se retrouvent à Marseille, que se racontent-il ? Des histoires de sandwiches bien sûr ! Mais du souvenir de la cabane à frites ne reste que la figurine publicitaire sur le comptoir. Avec Crabe Toro, on est passé en mode petit cabanon avec joli terrasse sous les canisses, culture locale oblige.
Clément, originaire du Vaucluse a passé une dizaine d’années en Belgique avant de revenir dans le sud de la France. Il s’y est formé à la cuisine, perfectionné dans quelques bonnes tables marseillaises comme Le Trois Quarts avant de se décider à ouvrir un snack de sandwiches gourmets pour manger sur le pouce, bon et sain.
Il intègre rapidement son ami Napo, rencontré à Bruxelles, dans son concept de restauration. Ce dernier, sommelier de formation, dressera la carte des vins natures proposée au déjeuner mais aussi à l’apéro avec quelques petites assiettes de victuailles.
A l’ardoise toujours au moins trois propositions de sandwiches (un végétarien, un poisson et un viande) mais aussi trois desserts.
« J’improvise selon les saisons et les fournisseurs afin d’avoir toujours quelques chose d’intriguant dans les saveurs et les textures » précise le cuistaud.
Il y a bien sûr des best-sellers, comme le sandwich au poulpe. Mais ce jour-là, c’est une recette de carpaccio d’espadon, fenouil et pickles d’algues qui nous a régalé. Dans l’excellent pain du Panificateur (qui sera bientôt remplacé par celui du voisin d’en face Farinette, proximité oblige) les bouchées sont gourmandes et pleines de saveurs étonnantes.
La version carnée – taureau de Camargue, chichichori et herbes fraîches, nous fait de l’œil aussi. A déguster une autre fois, tout comme celle aux saucisses fumées, aubergine et café. Fallait oser !
Le soir, le snack propose des assiettes à partager avec des vins natures aux caractères bien marqués que l’on vous conseillera selon le menu choisi.
On sent dans l’identité du lieu (“Crabe Toro” pour le mélange mer-terre de la cuisine) tout l’intérêt de Clément pour les arts graphiques. Au mur, des illustrations d’amis bruxellois (Hell’o), le miroir d’un jeune designer ou une tapisserie de l’artiste Delphine Denereaz (qui n’est autre que sa chère et tendre).
Au pied du quartier du Panier, cette adresse sans chichi ravira les visiteurs soucieux de se restaurer et prendre des forces avant d’attaquer ses escaliers.
Le Petit Plus : Le duo entend multiplier les collaborations avec des lieux, artistes et musiciens pour proposer des menus thématiques mais aussi des soirées plus festives.
Par Eric Foucher (texte et photos)
