Festif, hybride et voyageur, le Festival de Marseille entend unir pour sa 28ème édition les œuvres et les habitant.e.s de la quinzaine de lieux de la ville (sites de plein air et théâtres) pour construire un imaginaire commun. Afin de renforcer sa politique d’inclusion, il s’appuie cette année plus que jamais sur des dispositifs innovants.
Le Festival de Marseille, c’est d’abord des chiffres qui donnent le tournis.
34 propositions artistiques dont 3 expos et 7 films, 42 représentations des artistes venu.e.s de plus de 26 villes reparties sur 21 pays, 4 ateliers de danse grand format en plein air, 2 ateliers inclusifs en studio et 20 lieux dans la ville : Théâtre la Sucrière, Dock des Suds, KLAP Maison pour la danse, Friche la Belle de Mai, Théâtre Joliette, Frac, Centre de la Vieille Charité, Alcazar-BMVR, Kenze Coiffure, Oct0 Productions, Mucem, La Baleine, Théâtre La Criée, La Citadelle de Marseille, La Cité. Radieuse, [mac] musée d’art contemporain de Marseille + 4 jardins publics dans la ville. Le tout durant 3 semaines et 4 week-ends de Festival.
Largement de quoi réunir un large public. Des connaisseurs de danse comme ceux qui la découvre, mais aussi du théâtre, des concerts, des films, des expos. Cette année plus que jamais, le festival part à la rencontre des habitants du Nord au Sud pour les ouvrir à ces formes d’art et les rendre accessibles au plus grand nombre. 14 spectacles seront accessibles aux sourd.e.s et malentendant.e.s, 4 spectacles accessibles aux déficient.e.s visuel.le.s (avec des gilets vibrants, un nouveau dispositif innovant inauguré cette année à l’Opéra) et près de 40 classes concernées par l’éducation artistique et culturelle (séances de médiation, rencontres avec les artistes, sorties au spectacle et ateliers de pratique artistique menés dans l’année.
Parmi la pléthore de propositions, on souhaitait vous faire part de nos recommandations.
Parades & Désobéissances d’Aina Alegre / 17 et 18 Juin à La Citadelle de Marseille
C’est un spectacle à ciel ouvert imaginé par Aina Alegre pour cent danseur.se.s amateurs.rice.s marseillais.e.s r.uni.e.s au fort Saint- Nicolas/Entrecasteaux dénommé maintenant la Citadelle de Marseille. Une aventure humaine inspirée des fêtes populaires, des cortèges et des parades, qui célèbre le collectif et relie nos corps à travers l’expérience de la danse.
Asmanti [Midi-Minuit] et Bach Nord [Sortez les guitares]de Marina Gomes (Cie Hylel) 18 et 19 Juin au Théâtre de la Sucrière / Danse
Marina Gomes imagine Asmanti [Midi-minuit] comme un grand plan-séquence sur son quartier, où un groupe de jeunes navigue dans ce labyrinthe de bitume. Des zones rouges dans lesquelles iels doivent cohabiter avec la violence mais soudée.s par une énergie vitale qui impulse, réchauffe les corps, se partage et se transmet par une danse chorale empruntant autant aux codes du hip-hop qu’à ceux de la danse contemporaine,
Pour Marina Gomes, culture hip-hop et engagement citoyen sont indissociables, comme en témoigne Bach Nord. Cette pièce a été créée en réaction au film polémique de Cédric Jimenez, BAC Nord. Sur une composition musicale d’Arsène Magnard inspirée de Jean-Sébastien Bach et naviguant entre guitare, drill et musique shatta, la pièce déconstruit les clichés sans occulter les situations de vie, la violence et les ségrégations multiples, l’enfermement.
The Bacchae par Elli Papakonstantinou et ODC Ensemble Athènes/ 21 et 22 Juin Juin à la Friche la Belle de Mai-Petit plateau / Danse, théâtre, vidéo, musique.
Les créations de la metteuse en scène et artiste visuelle grecque explorent en profondeur le genre dans toute sa complexité. Le texte d’Euripide, écrit alors qu’il était en exil au nord de la Grèce, forme le terreau id.al pour aller au-delà de la surface des choses : abattre les frontières entre les humains et les dieux, l’animal, le végétal et le minéral, le féminin et le masculin, explorer les non-dits en les révélant par l’image comme autant d’échappées possibles…
Waka Criée par Éric Minh Cuong Castaing et Cie Shonen Marseille / Kampala les 23 juin et 24 juin au Théâtre de la Criée/ Danse
Deux espaces, l’un à Marseille, l’autre en Ouganda, s’interconnectent pour offrir en temps réel un double spectacle et abolir les frontières. Tel est le nouveau projet porté par la compagnie Shonen et le groupe d’ados Waka Starz, dont les clips atteignent des millions de vues sur YouTube. Portrait vivant d’une jeunesse ougandaise, plus que jamais déterminée à participer à la marche du monde. Entre récit documentaire, cinéma et stand-up, le spectacle voyage autour du répertoire musical engagé des Waka Starz, prétexte à raconter la vie de Wakaliga où iels ont grandi.
Lovetrain2020 d’Emanuel Gat Dance 26 et 27 Juin au Théâtre La Criée / Danse
Ce spectacle est une ode à l’extravagance et à la sensualité, une célébration du corps, de la volupté, de l’amour et de la performance. Une comédie musicale baroque et contemporaine qui surfe sur les tubes des Tears for Fears, délibérément optimiste, à vivre comme une expérience collective festive et joyeuse…
G.R.O.O.V.E. de Bintou Dembélé Paris-Marseille les 27, 28 et 29 juin à la Friche la Belle de Mai / Danse, musique, vidéo
Après avoir introduit le voguing et le krump à l’Opéra Bastille dans une version inédite des Indes galantes de Rameau, Bintou Dembélé investit le site de la Friche la Belle de Mai avec une déambulation spectaculaire. Et embarque le public dans une création qui abat les frontières entre art savant et cultures populaires.
4 Legs Good de Claire Cunningham Glasgow le 6 Juillet à la Friche la Belle de Mai / Conférence dansée.
Claire Cunningham choisit la forme d’une conférence dansée pour raconter son parcours de danseuse et chorégraphe en situation de handicap. Piqué d’humour et d’autodérision, son récit alterne savoir et mouvement, texte et gestuelle, sans jamais oublier d’intégrer le public. Une manière de « jouer avec les béquilles de la vie » et d’ouvrir la perception de ce que la danse peut être.
Skatepark de Mette Ingvartsen Marseille-Bruxelles les 8 et 9 juillet au Théâtre La Criée / Danse
Dans le décor réaliste d’un skatepark, la chorégraphe danoise célèbre les cultures urbaines populaires et évoque une pratique commune où la technique rivalise avec la persévérance, où le rap rythme les vols planés et où les défis à la gravité se métamorphosent en danses aériennes. Où les figures et les acrobaties entrent en résonance avec les mouvements de la vie.
Éternelle Jeunesse #Valence de Christophe Haleb le 10 juin sur le Toit-Terrasse de la Cité radieuse (Cinéma)
Chorégraphe et réalisateur, Christophe Haleb fait de la jeunesse du monde, multiple et hétérogène, le fil rouge d’un projet au long cours. Entre poésie filmée, Dans ce premier opus d’Éternelle Jeunesse, les corps et les caméras inventent de nouveaux espaces de rencontre, de nouveaux cheminements, libérant paroles, mouvements et chansons. En présence de Christophe Haleb
Par Eric Foucher / Sources Festival de Marseille