Quoi ? : Art contemporain
Où ? : 25 Rue de la République 13002 Marseille
Quand ? : 25 Mai -> 25 Juillet 2017 du Mercredi au Vendredi de 14h à 19h Samedi de 11h à 19h et sur RDV
Combien ? : Entrée libre
Transport ? : M1 Vieux-Port
Un lien ? : Cliquez-ici

Dans son espace éphémère, la galerie Nosco présente les travaux d’un panel d’artistes internationaux. Un art de rue aux messages politiques qui dépassent le spectre d’un graffiti futile.

Nosco (abréviation du latin Cognosco, “chercher à connaître”) a fêté ses dix ans cette année. Après une échappée londonienne et de nombreux salons spécialisés, la petite galerie a trouvé sa place dans le cercle très fermé des galeries d’art contemporain.bRetour au bercail donc pour le marseillais Cyril Moumen qui s’offre une escale de choix rue de la République pour humer l’air du sud avant de trouver le repaire marseillais idéal pour s’y installer définitivement. Un quartier qui entend se positionner prochainement sur l’art contemporain dont Marseille s’entiche de plus en plus.

L’exposition présente le travail d’artistes venus des quatre coins du monde aux styles affirmés et très singuliers. A l’entrée de la galerie on remarque les installations et sculptures du Brésilien Rodrigo Sassi qui travaille avec des matériaux de récupération qu’il met en négatif et remplit ensuite de béton. On trouve également quelques pièces plus anciennes reposant sur un système d’infiltrations d’eau et de pigments naturels très raccords avec les cimaises (nb : les murs décrépis de cet immeuble haussmannien)

L’artiste péruvien José Carlos Martinez détourne lui l’imagerie politique de son pays qui est, économie de moyens oblige, très souvent peinte sur les murs.

Il applique résine et logo sur les motifs muraux qu’il souhaite extraire. Les logos et slogans de cette pellicule de mur dont on aperçoit encore la trame (brique, plâtre, ciment) sont parfois retravaillés et replacés dans la rue pour dénoncer les mensonges du discours politique.

Après s’être fait connaître par ses pièces graphiques et monumentales sur des immeubles de 12 à 13 étages, le grec Alexandros Vasmoulakis a délaissé l’art de rue et le muralisme galvaudé à son goût pour se consacrer à des pièces plus petites et abstraites en galerie.

Autre œuvre éminemment politique, celle de Banksy. Sur le drapeau anglais souvent récupéré par les mouvements nationalistes et les hooligans, l’artiste anglais a ajouté un message indiquant avec ironie que les personnes qui aiment agiter un drapeau ne le méritent souvent pas.

On trouve également deux petite pièces apparemment anodines de Keith Haring qui ont pourtant toues les deux leur petite histoire : une copie carbon de l’arrestation de Keith Haring de 1982, époque à laquelle il dessinait à la craie dans les couloirs du métro New-yorkais ; une enveloppe d’un laboratoire photo avec lequel il travaillait. Après s’être coupé avec l’enveloppe, il en a fait un dessin.

Enfin une collaboration entre Warhol et Basquiat trône au fond de la salle, comme un clin d’œil au Ready made de Duchamp. (Derrière le simple cintre et la pièce de coton, un allégorie de l’esclavage ?)

Enfin on s‘intéressera au travail à quatre mains de deux artistes locaux Cédric Malo (Aka Tabas) et Michael Viviani. Deux univers différents du street art (l’un graffiti, l’autre collages) qui se sont rencontrés pour créer in situ une œuvre anamorphique en détournant les slogans politiques électoraux.

En parallèle de l’exposition, la galerie Nosco accueille en résidence Radu Oreian (Roumanie). L’artiste roumain soutenu par Pébéo a reçu une éducation de peinture classique à l’Université Nationale des Arts de Bucharest. Le fruit de ses dessins et peintures en sous-sol fera le fruit prochainement d’une exposition. (EF)