Dessin et photographie sont, chez Ariadne Breton-Hourcq, indissociables. Ils impriment le papier des mêmes nuées de gris, de variations, de vibrations qui rendent provisoires les formes enregistrées.
Rien pour accrocher le regard, mais au contraire, des lignes doublées et des tons enchevêtrés pour le destabiliser. Et pour lui rendre sa liberté : il appartient au regardeur de « creuser l’image pour y libérer un désert de pensée, bannir jusqu’à la présence du paysage afin de laisser advenir le néant de l’espace, une géologie floue, un sable dont le grain se confond avec celui de la photographie. »*
Dans Jardins, cet indéfini vient à la rencontre d’espaces bien déterminés, contingentés, révélateurs des modes d’usage et de domestication de la nature par l’homme. Encres de Chine, photographies, projets de livres et d’album pour enfants viendront s’ajouter à un jeu spécialement conçu pour l’occasion et qui permettra aux plus jeunes de se familiariser avec un vocabulaire de formes colorées et modulables, comme des contrepoints (d)étonnants dans l’œuvre de l’artiste.
* Brice Matthieussent, Desert Shore (extrait)