L’exposition Infiniment bleu au Château Borély – Musée des Arts décoratifs, de la Faïence et de la Mode explore l’histoire et la symbolique du bleu dans les arts décoratifs, la peinture et la mode. Couleur de rêve, de paix et d’identité marseillaise, le bleu incarne la mer, le ciel du Sud et le drapeau de la ville. À travers cette exposition, le bleu se révèle comme un lien intemporel entre les cultures, un fil conducteur entre passé et avenir, ancré au cœur du patrimoine culturel.
Le Château Borély propose un nouvel accrochage dédié au bleu, explorant son importance du XVIIIe siècle à nos jours à travers la faïence, les arts graphiques, les bijoux et la mode. L’exposition met en lumière des œuvres issues des collections du musée et d’autres institutions marseillaises, ainsi que des créations de maisons de couture emblématiques et de labels méditerranéens contemporains. Symbole fort des rivages et de l’histoire de la Méditerranée, le bleu se dévoile sous toutes ses nuances. Un renouvellement des pièces de mode est prévu à partir du 16 septembre 2025 en raison de la fragilité des textiles.
L’histoire du bleu reflète l’évolution des mentalités et des symboles à travers la peinture, les arts décoratifs, la littérature et la mode.
D’abord dévalorisé dans l’Antiquité, il renaît au XIIe siècle grâce aux arts et aux vêtements, devenant une couleur dominante à l’époque moderne. Le XVIIIe siècle marque son triomphe, porté par l’indigo. Avec le romantisme, le bleu incarne la mélancolie et le rêve. L’industrialisation introduit des colorants artificiels et popularise le blue-jean. Aujourd’hui, le bleu est l’une des couleurs les plus portées en Occident.
À partir de la seconde moitié du XVIIe siècle, le bleu devient essentiel en céramique, notamment dans la technique du grand feu. Associé à l’honnêteté et à la tempérance, il se rapproche progressivement du noir. Inspirés par la gravure, les faïenciers utilisent le bleu pour reproduire des motifs en noir et blanc et imiter les porcelaines chinoises prisées en Europe. Le salon d’honneur du Château Borély met en avant ces pièces d’exception.
Le salon doré du Château Borély, symbole du prestige de la famille Borély, sert de décor idéal pour exposer des modèles somptueux. Les robes de soirée, souvent brodées de paillettes, témoignent du talent des couturiers et perpétuent l’héritage du glamour des années 40 et 50 ainsi que de l’ère disco.
Au XVIIIe siècle, le bleu atteint une sophistication remarquable en peinture et en mode, devenant un symbole de la culture des apparences. L’exposition mêle portraits, objets et tenues pour explorer l’évolution du bleu à travers les époques, favorisant des rapprochements esthétiques inattendus.
L’exposition se poursuit dans la Galerie de la Mode autour du denim. Né en Europe et popularisé en Amérique, le denim, d’abord futaine au XVIe siècle, devient un tissu robuste exporté depuis Gênes.
Inspiré du « sergé de Nîmes », il évolue au XVIIIe siècle avant d’être transformé en pantalon de travail par Levi Strauss et Jacob Davis en 1873. Adopté par la jeunesse rebelle des années 50, il devient une icône universelle et un incontournable de la mode contemporaine.
La Galerie de la Mode présente des silhouettes en denim, des bijoux précieux et des créations contemporaines de designers engagés, lauréats méditerranéens de l’institut Mode méditerranée. L’exposition se clôt sur les œuvres de Françoise Pétrovitch et Cheikh Kébé, explorant l’ambiguïté de l’enfance et le métissage culturel.
« Je n’ai qu’un regret, celui de ne pas avoir inventé le jean.(…) Ils ont du caractère, de la modestie, du sex-appeal, de la simplicité – tout ce que je souhaite pour mes vêtements. » (Yves Saint Laurent, New Yorker Magazine, novembre 1983)
L’une des dernières alcôves révèle le travail de Françoise Pétrovitch (Chambéry, 1964)
Artiste aux pratiques multiples – gravures, peinture, sculpture, céramique, verre, vidéo, livres. Elle propose un service de table en porcelaine de Sèvres,