Le Frac Sud – Cité de l’art contemporain invite l’artiste Éléonore False pour une exposition monographique témoignant d’une décennie de productions et de recherches autour de l’image et de ses imaginaires. Sept séries d’œuvres dialoguent dans l’espace en écho à l’architecture singulière conçue par Kengo Kuma.
A l’heure de l’IA omnipotente qui remet en cause toute nos croyances – puisque contrairement à Saint Thomas on ne peut plus croire ce que l’on voit – la jeune artiste Eléonore False réinterprète à sa façon un procédé presque aussi vieux que la photographie et l’art eux-mêmes : le collage. Il a fait les beaux jours des courants Dada et surréalistes et consiste à récréer une autre réalité à partir d’un nouvel arrangement.
« Le collage est la base de mon travail. Ce qui m’intéresse, c’est de venir réinterroger justement ces images. Ces images qu’on voit, qu’on regarde et aussi leur matérialité transposée dans d’autres savoir-faire et techniques. »
L’artiste interroge notre perception en jouant sur l’ambivalence des images et les hiérarchies artistiques. En manipulant formes et textures à travers divers procédés (photographie, assemblage, tissage, etc.) que l’on découvre au premier étage du FRAC, elle révèle la complexité du vivant et remet en cause les stéréotypes opposant arts décoratifs et Beaux-arts.
Ses œuvres explorent la diversité des images et leur pouvoir d’inclusion, invitant à un regard plus nuancé sur le monde qui nous entoure.
« Le fils de chaîne », c’est un terme technique qui renvoie à la chaîne et à la trame pour la réalisation d’un tissu.
« Ce qui m’intéressait dans ce terme, c’est qu’on entendait le fil et la chaîne qui ont une étrangeté ensemble. On ne peut pas dire qu’ils sont tout à fait opposés et en même temps, y a quelque chose de ténu dans le fil. Je le trouve parfois beaucoup plus contraignant qu’être enchaîné. »
La première monographie consacrée à l’œuvre d’Éléonore False édité par Empire accompagne l’exposition.
Par Eric Foucher