Tamar Hirschfeld a choisi le Musée des Beaux-Arts pour exposer ses sculptures créées lors de sa résidence au Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques (CIRVA) de Marseille qu’elle fait dialoguer avec les toiles baroques. Fort et fragile !
Les expositions autour du verre sont rares ? Raison de plus pour ne pas rater l’exposition de l’artiste israélienne Tamar Hirschfeld. Née en Israël, elle a effectué une partie de ses études en France à la Villa Arson et au Fresnoy-Studio national des arts contemporains. C’est la première exposition consacrée à l’artiste en France, en partenariat avec le festival Parallèle.
Le corpus d’œuvres présentées, principalement en verre mais aussi en plâtre et céramiques issus de sa résidence au CIRVA (Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques). Il s’agit principalement des fragments de corps et d’objets banals du quotidien (légumes, ustensiles de cuisine, outils de jardin) que l’artiste met en résonnance avec les peintures baroques du Musée des Beaux-Arts, un lieu qui lui a semblé évident quand on lui a proposé d’exposer à Marseille.
« Les objets que je produis sont très baroques. J’aime beaucoup la théâtralité du décor de ce musée. Il y a beaucoup de scènes très vivantes dans les peintures exposées (…) et je voulais mettre en rapport le passé avec le présent. »
Pour elle, aucune « des peintures que nous appelons chef-d’œuvre représentent des scènes de la vie quotidienne (…). J’ai souhaité prendre des objets simples et les mettre à côté. Ils donnent vie aux personnages sont « congelés » dans leur cadre.
Le feu y est présent à la fois dans sa thématique mais aussi en tant que medium. Il a donné son drôle de nom à l’expo « grillée » mais c’est aussi lui qui a permis de mettre en forme nombre de sculptures que vous découvrirez dans cette salle du rez-de-chaussée RDC.
La sculpture assez énigmatique des chats à l’entrée de l’expo avec des larmes de verre permet de percer ce mystère. Inspirée d’une illustration d’un vieux livre de contes allemands, elle raconte les mésaventures d’une petite fille qui joue avec des allumettes jusqu’à l’explosion. Elle est « grillée ». La morale ? Il ne faut pas jouer avec le feu.
D’autres personnages sont inspirés par les sculptures du Musées d’Histoire et d’Archéologie de Marseille. Ainsi le personnage quo nous accueille, « Madame Kebab », est l’interprétation une figure vieille de deux siècles.
Un écho à trouver avec les conflits brûlants qui agitent le monde ?
« J’ai la sensation que je suis incapable d’éteindre le feu que je suis simplement capable d’en donner une image et de témoigner de la chaleur du monde entier que je ressens à l’intérieur de moi. »
Le Petit Plus : Pour prolonger l’expo, écouter Incalmo #1, une plongée sonore dans la résidence de Tamer Hirschfeld au CIRVA ICI
Par Eric Foucher / Propos de Tamer Hirschfeld recueillis par Stanislas Colodiet, commissaire de l’exposition.