Lutter encore : c’est à la fois le point de départ et la conclusion de cette belle expo sur le VIH/Sida à voir cet hiver au Mucem, qui retrace l’histoire sociale et politique de l'épidémie… Tout en nous rappelant à quel point elle est actuelle.
38 millions de personnes qui vivent avec le VIH, et une personne qui en meurt toutes les 46 secondes : c’est sur ces chiffres que s’ouvre l’exposition VIH/Sida, donnant tout son sens au sous-titre : non, l’épidémie n’est pas finie.
Divisée en 5 actes, l’exposition retrace l’histoire sociale et politique du sida. On part des premiers cas et de la stigmatisation du « cancer gay ». On suit la résistance qui s’organise : les accords de Denver pour rendre visibles sans stigmatiser les malades, les photographes qui se saisissent de ces drames individuels… Puis viennent les associations et les mouvements militants : les banderoles, les procédés pour interpeller les politiques, les témoignages de soignants et soignés, l’apparition de symboles comme le ruban rouge ou le triangle rose. Petit à petit arrivent aussi la prévention, ses affichages et ses outils. Et puis les espoirs de traitement et les médicaments, mais aussi les combats qui continuent pour les rendre accessibles à tous…
L’exposition s’appuie sur un travail de collecte et de recherche commencé il y a plus de 30 ans. Et elle a la particularité d’avoir été construite par pas moins de 8 commissaires d’exposition (notamment des anthropologues), avec l’appui d’un comité de suivi de plus de 100 personnes, toutes concernées à différents niveaux par le VIH : associatifs, soignants, militants, porteurs du VIH, chercheurs…
En résulte une exposition très riche, qui combine des points de vue politiques, militants, médicaux, artistiques sur la question. Bien qu’un peu dur parfois, c’est un parcours franchement passionnant qui se termine sur un message fort : face au VIH, il faut « lutter, encore ».
Le petit plus : Le Mucem prévoit toute une programmation artistique et culturelle autour de l’exposition… Dont la présence, tous les premiers dimanche du mois, d’acteurs de la lutte contre le sida qui pourront présenter certains objets de l’exposition.
Par Julie Desbiolles