Quoi ? : Peintures et sculptures
Où ? : MaMo, 280 Boulevard Michelet, 13008 Marseille, France
Quand ? : 23 juin au 19 septembre 2021 (du mercredi au dimanche de 11 à 18.00)
Combien ? : Entrée Gratuite
Un lien ? : Cliquez-ici

Comme chaque été, le Gymnase et la Terrasse sur le toit de la Cité Radieuse accueille une exposition d’un artiste contemporain. Cette année, c’est l’artiste Zevs qui questionne à travers peintures et sculptures l’homme qui veur se faire Dieu, en jouant dangereusement avec les éléments de Mère Nature.

Le solo show de Zevs, alias Aguirre Schwarz, artiste vivant à Paris et Berlin, est déployé dans l’ancien gymnase et sur le toit de la Cité du Fada. L’exposition traite de la question de l’écologie et propose une réflexion sur les relations entre l’humain, ses activités et son environnement. En voulant dominer la nature et se faire démiurge, l’homme ne se condamne pas lui-même ? C’est tout l’enjeu de cette exposition qui réunit un ensemble de trois séries de peintures et trois sculptures.

Jet Painting le premier diptyque de facture apparemment classique, est là pour nous rassurer et nous souhaite la bienvenue (“welcome”).  A y regarder de plus près, il est loin d’être lisse.

La série des Septic Paintings, dépeint des gratte-ciels à l’effigie des plus grandes compagnies de pétrole mondiales. Elles seraient responsables du tiers des émissions de gaz à effet de serre généré depuis 1965. Cette série pourrait donc  tout aussi bien s’appeler « grandeur et décadence ».

La troisième série, intitulée Evolution s’inspire des œuvres de David Hockney, A Bigger Splash de 1967 et des Nymphéas de Claude Monet. À travers huit représentations d’une même villa californienne de plus en plus bouillante, c’est la surexploitation des ressources de la planète jusqu’à l’épuisement qui est évoquée.

 

Dans une première sculpture (Le meilleur pour la fin) le noyau terrestre migré vers sa croûte, formant une armure métallique pour la protéger.

Sur la terrasse la sculpture Manpower – inspirée du fameux Modulor, un mètre étalon de l’homme en rapport au nombre d’or qui servira à Le Corbusier pour toutes ses constructions-  fait référence à l’ego démesuré de l’homme voulant devenir dieu.

La dernière sculpture que l’on aperçoit sur une terrasse supérieure est un paratonnerre baptisé Labitation. En cuivre, bronze et cristal, il permet de ravir l’éclair aux cieux dans une allégorie prométhéenne.

Toutes les séries font allusion à nos modes de production, de consommation et de préservation des ressources naturels. La valeur même des choses est questionnée avec une certaine ironie comme dans son NFT STORE qui ouvre l’expo.

Zevs transforme le concept de boutique de musée en un projet Work in progress où il détourne les logos des entreprises (ndlr: clin d’œil à Ora ito qui l’accueille qui s’était fait connaître de cette façon ?) pour fondre leur identité visuelle en un seul acronyme : NFT. Physique (posters, cartes postales, tee-shirts, mugs) ou digital, chaque objet est un fragment de l’œuvre finale qui s’achèvera à l’épuisement des stocks.

Par Eric Foucher