L’exposition de Nicolas Floc’h nous fait découvrir les paysages immergés du littoral français. Elle met plus particulièrement à l’honneur pour le dernier volet les fonds méditerranéens et leur invisible poésie.
Cela fait plusieurs années déjà que Nicolas Floc’h s’intéresse à la représentation des milieux – leur exploitation et leur transformation – qu’ils soient terrestres ou marins, atmosphériques ou polaires. Le photographe a choisi le noir et blanc comme pour mieux modéliser les notions simples qu’il souhaite mettre en relief et que nous entretenons avec ces écosystèmes : habiter, se nourrir, échanger.
La collaboration initiée avec le Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur a débouché en 2018 sur une résidence de l’artiste à la Fondation Camargo de Cassis. En est ressorti un travail spécifique sur le milieu sous-marin périurbain méditerranéen en partenariat avec la Parc national des Calanques baptisé « Invisible » et réalisé entre 2018 et 2020 que l’on retrouve sur le Plateau 1 (le Plateau 2 présentant le littoral breton exploré précédemment).
Toutes en noir et blanc et très contrastées, ces images en lumière naturelle nous immergent dans les profondeurs jusqu’à l’abstraction. A l’heure des changement climatiques majeurs que nous connaissons et qui entraînent des bouleversements des milieux sous-marin, elles constituent une radiographie précieuse pour les chercheurs et géographes.
Par leur poésie, elles créent aussi un véritable manifeste sur l’importance d’explorer et protéger ces univers qui ont toujours fasciné petits et grands depuis l’aube des temps, stimulant leur imaginaire (merci monsieur Jules Verne). Au fond de la salle, cette richesse à préserver est symbolisée nuancier géant qui nous donne à voir la couleur de l’eau du rivage aux abysses.
Par Eric Foucher