Des anciens Bunkers allemands de la seconde guerre mondiale comme ancrés dans le paysage rocailleux marseillais ? C’est le travail de photo de Margret Hoppe, photographe allemande qui souligne l’Histoire par ces vestiges d’architectures militaires.
Le travail de Margret Hoppe est une série de photographies argentiques prises dans les calanques de Marseille et ses environs. Cette jeune allemande originaire de l’ex-RDA a toujours eu un attachement pour la France. C’est en allant aux Goudes à Marseille qu’elle a découvert comment l’armée allemande surveillait le sud de la Méditerranée en 1943 (de l’Italie à l’Espagne en passant par Marseille). Le « Südwall » qui signifie « mur du sud » était pour la Wermacht la ligne de défense. Aujourd’hui encore, on trouve des restes de bunkers, de fortifications et de stands de tir dans la ville de Marseille, le long des Calanques et de ses falaises blanches et sur les îles du Frioul.
Margret s’est levée très tôt pour faire ses clichés (5h30 du matin). La lumière de l’aube donne cet effet effet laiteux et presque irréel à ses grands tirages. Alors que ceux-ci cherchaient à se fondre dans le paysage pour se faire oublier, elle les rappelle à notre mémoire et en fait des personnages marquant de notre Histoire.
La démarche de l’artiste est allée au-delà des bunkers. Elle s’est aussi intéressée aux exilés de la même époque. « J’ai suivi les traces de Varian Fry et j’ai photographié les maisons à Sanary-sur-Mer où de nombreux exilés logeaient. Ici se fait aussi le lien avec le Camp Les Milles, lieu d’internement de Lion Feuchtwanger et d’artistes plasticiens comme Karl Bodek qui ont peint les murs du réfectoire pendant leur détention. »
ODG/ EF