Un déstockage artistique où le public peut emporter les œuvres ? C'était le dernier pied de nez au marché de l’art contemporain en guise d’ultime rétrospective que propose "l’anartiste" marseillais Julien Blaine avec son « Grand dépotoir ».
De son vrai nom Christian Poitevin, Julien Blaine, poète, performeur, plasticien, initiateur de formes, de revues, de festivals, de centres d’art, pilier de la scène poétique de ces cinquante dernières années, avait décidé de liquider sa vie d’artiste.
Avant l’annoncee du confinement ,l’artiste anticonformiste avait prévu une exposition en 3 actes :
– Acte I • Bon débarras / du 14 mars au 12 avril
– Acte II • Tout doit disparaître / du 17 avril au 9 mai
– Acte III • Liquidation avant fermeture / le 10 mai
Pendant toute la durée de l’exposition, le public aurait été invité à choisir et garder l’œuvre de son choix. La collection était variée et proposait des sculptures, peintures, collages, dessins, affiches, photos… L’artiste nous dévoilait les différentes époques de sa vie : des collages inspirés du graphisme de mai 68, des affiches de cirques sur lesquelles on y retrouve des « spermatozoo », des installations, comme le siège de prière pour lequel l’artiste avait crée sa propre religion.
Ce qui n’aurait pas été pris par le public aurait été potentiellement récupéré pour des réserves de galeries ou bien soumis à un autodafé par l’artiste lui-même.
A l’approche des 80 ans, l’artiste confiait vouloir se débarrasser de ses œuvres et se consacrer à l’écriture seule. Cette approche originale et participative tant pour le public que pour l’artiste aurait bien sûr fait œuvre également. C’était aussi un belle façon de passer à autre chose.
Par Ombeline de Gerin