Tony Collins a de nombreuses casquettes: producteur de musique, collectionneur de vinyles et de vêtements vintage, amateur de motos et éditeur de livres. Avec l'ouverture de Deep, il a ajouté celle de gérant de cofee shop et torréfacteur à son c.v. déjà bien rempli.

À Deep, à la sortie d’une rue latérale du Vieux-Port, une bande de fidèles et de touristes amoureux du café du monde entier se côtoient, savourant des expressos et des pâtisseries végétaliennes artisanales. Convivial et cool, Deep aurait pu s’installer tout aussi bien à Brooklyn qu’à Venice Beach, deux villes où Tony a vécu. Mais c’est à Marseille qu’il s’est finalement posé. Il nous en dit plus sur ses choix…

Comment un producteur de musique s’est-il retrouvé à la tête d’un café?

Être producteur de musique et DJ est une activité un peu solitaire. Vous voyagez beaucoup et lors de concerts, vous avez des gens qui dansent devant vous, mais vous êtes seul sur scène. J’étais envieux de la communauté rassemblée autour de mon café à Brooklyn. Je voulais créer quelque chose de similaire – un endroit convivial où sortir. Comme le skateboard et la musique (nb: deux de mes autres passions), le café ne concerne pas seulement le produit, mais la culture qui l’entoure. J’aime à la fois le produit et l’atmosphère qu’inspire un café.

…et une entreprise de torréfaction de café?

Quand quelque chose me plaît, je le fais à fond. J’ai donc suivi une formation de barista à Irving Farm à NYC et une formation de torréfaction à Lomi à Paris. Chez Deep, nous avons un produit pointu et une ambiance détendu. Nous n’avons pas de mec à moustache à l’attitude blasée. Nous aimons instruire les gens sur la torréfaction, la dégustation et faire découvrir nos sélections et celles du monde entier.

Pourquoi t’es-tu installé à Marseille?

J’allais à l’origine ouvrir un magasin à Brooklyn. Puis, en juin de 2017, alors que je rendais visite à ma mère à Cassis, j’ai croisé Guillaume, un ami d’enfance (nb: Tony est allé au lycée de Mazargues.) Il est le cerveau de Green Bear Coffee. Il m’a dit qu’il avait un espace à côté de son emplacement rue Glandèves où il voulait commencer à torréfier le café. J’ai dit: « pourquoi ne pas ouvrir un café en devanture? », Car je voyais que Marseille manquait de cafés artisanaux comme dans les autres villes. Et, bien sûr, Marseille a le soleil et la mer.

Parle-nous de l’équipe …

Guillaume est le gars de la finance et de la paperasserie alors que je suis plus le mec de terrain. Nous avons également établi un partenariat avec Davin, un directeur chez Green Bear, qui commence à importer du café du Burundi, sa patrie. Ensemble, nous avons fait bien mieux que ce que j’aurais pu faire seul.

Pourquoi des pâtisseries végétaliennes et du vinyle?

Tout chez Deep est intentionnel. Ce livre (nb: Cole Giordano Sibling Rivalry) est un livre de photos punk skateboarding que j’ai aidé à publier. Je suis végétalien et j’ai travaillé avec les gars d’Oh Faon pendant des mois pour parfaire les pâtisseries végétaliennes comme le pain à la banane Kong Bomb. Je choisis un « vinyle du jour » et je vends des disques de deux de mes magasins de vinyle préférés, Mr. Bongo et Vintage Voodoo. J’adore la mixologie, alors je crée des boissons spéciales hebdomadaires comme le Dwayne. C’est un tour de caffe leccese, le latte glacé classique des Pouilles qui utilise du lait d’amande. Je fais des glaçons avec du lait d’amande afin que les cubes ne diluent pas l’espresso.

D’où vient l’idée du nom?

Deep est une attitude, une vibration. Deep est un style de musique house. Deep comme la couleur du café et de ses riches arômes. Deep parle aussi de sentiments…

Propos recueillis par Alexis Steinmann