Elle a le sourire facile et donne de sa personne dans sa nouvelle adresse marseillaise. Sa marque, c’est d’ailleurs son nom et elle aurait tort de s’en priver tant elle semble jouir d’un fort capital sympathie auprès du public et donc de ses futurs clients. Les selfies s’enchaînent auprès de la très cathodique Sophie Ferjani sans qu’elle ne montre une once d’agacement ou de lassitude. C’est que la décoratrice et archi d'intérieur devenue le visage de la déco sur M6 n’a pas attendue la télé pour vivre de sa passion et a toujours assumé ses choix. Le dernier fut de venir s’installer à Marseille avec mari et enfant (une tribu de 3 garçons) dans le quartier des Réformés et de miser sur la rue de la République pour ouvrir boutique. Son chic cachet haussmannien est sans doute le dernier clin d’œil à son existence parisienne. Elle a déjà la gouaille. Il ne lui reste plus maintenant qu’à prendre l’accent et à jurer comme une poissonnière.
– Votre passion pour la déco ne date pas d’hier…
Non, je suis architecte d’intérieur de formation (nb : diplômée de l’école Olivier de Serres à Paris) avec une spécialité de designer d’espaces. J’ai ainsi été amenée à travailler en tant que styliste dans le secteur de la publicité pour créer des scénographies. Une expérience très enrichissante mais souvent frustrante en raison des contraintes budgétaires. J’ai décidé de me mettre à mon compte comme archi d’intérieur il y a onze ans.
– Comment avez-vous vous intégré les émissions de M6 ?
J’ai installé mes bureaux dans notre loft, une partie d’une ancienne usine de serrures en banlieue parisienne que nous avons entièrement aménagée. Elle sera ma meilleure carte de visite. Nombreux sont ceux parmi les dix-sept autres habitants du bâtiment qui deviendront des amis et clients. A travers cette réalisation, l’émission « Maison à vendre » n’a pas tardé à me repérer.
– Aviez-vous une expérience de journaliste ou d’animatrice ?
Non mais tout comme Stéphane Plazza, nous intervenons en tant qu’expert. Je pensais naïvement au départ que ces interventions apporteraient peu de notoriété à mon agence pendant quelques mois. Cela fait maintenant presque dix ans que je suis à l’écran !
– Avez-vous fait le tour du sujet avec toutes ces émissions ?
Pas encore. C’est vrai qu’il y a eu une rubrique déco dans 100% maga, Maison à Vendre, D&CO que j’ai repris un temps et plus dernièrement Redésigné, une émission sur l’up-cycling (recyclage). Au fil des années je suis devenu le visage de la Déco sur la chaîne et je devrais apparaître dans de nouvelles émissions prochainement.
– En attendant vous vous consacrez à votre nouveau bébé (en plus de vos trois jeunes garçons) !
Oui, c’est l’occasion de travailler avec mon mari, ancien responsable commercial dans la grande distribution de meubles. Cela va enfin nous permettre de se voir la journée J Le gros avantage, c’est que nous sommes très complémentaires. J’interviens comme consultante dans la sélection des produits, lui négocie auprès des marques et distributeurs car il sait vendre et acheter.
– Marseille était une évidence ?
Non, mais nous voulions changer de vie et vivre dans le sud quand notre fils aîné entrerait au collège Ce n’est donc pas lié à des origines italiennes comme tout le monde le croit (rires). Ferjani est le nom de mon mari d’origine tunisienne. Nous ne savions pas exactement dans quelle ville nous installer mais l’étude de marché a penché pour Marseille quant à son positionnement et son environnement. Après seulement 6 mois on réalise que c’était le bon choix professionnel mais aussi en termes de qualité de vie.
Quand le tramway est trop long à venir, je descends la Canebière à pieds sous un beau ciel bleu depuis les réformés jusqu’à la boutique. Quel bonheur !
– Et pourquoi la rue de la République ?
Nous avions visité les Voûtes et leur vue magique sur la mer et les Docks, ce magnifique Bâtiment industriel, mais la rue de la république était le trait d’union entre le Vieux-Port et la Joliette, le tourisme et les affaires.
-Vous avez voulu garder l’esprit du lieu ?
Il faut être très humble quant à ce qu’on nous légué. Cela existera encore quand nous ne serons plus là. On n’a fait que réinterpréter avec les matériaux modernes l’esprit des boutiques d’antan.
–Avec ses différents espaces (salle de bain, chambre, living, cuisine) celle-ci ressemble vraiment à une maison…
On a ouvert les portes de notre savoir-faire. On voulait que les gens se sentent bien et puisse pouvoir acheter à tous les prix. On a essayé de récréer un espace à vivre (lumières, déco et éclairage ont été travaillées en conséquence). Il n’y a que des coups de cœur, des articles que je pourrais avoir chez moi.
-Il y a aussi beaucoup de choses pour dynamiser le lieu…
Oui en plus de notre sélection, le gens viennent aussi pour du conseil et des astuces.
On propose des ateliers de 3 heures (8 personnes maxi) autour de la table au fond de la boutique. Mathieu, mon collaborateur de Redesign et spécialiste de la palette et du recyclage de bois usés a fait par exemple le premier.
Les ateliers sont en lien avec la Capsule (une sélection dans la sélection) à l’entrée du magasin qui change tous les mois. Donc seront traité le Do it Yourself, la déco enfant, la déco de Noël, le zéro déchet, l’art de la table, le décor de mariage, et bien d’autres sujets.
-Comment fonctionne le bureau de style au fond du magasin ?
Il s’agit d’une consultation de deux heures à laquelle on s’inscrit via le site. On demande aux gens d’apporter des plans et photos des pièces qu’ils veulent transformer ainsi que des inspirations (images, matières, couleurs, etc). Moi et mes deux architectes d’intérieurs proposons des aménagements et une liste shopping en fonction de leur besoins et budget.
-L’équipe justement vous est aussi très familière ?
On a embauché des gens de la famille, la vraie mais aussi celle de cœur qui a la même façon de penser et de voir les choses. Je dis toujours que le travail est perfectible pas la mentalité. Chacun vient avec ses talents (ce jour -à l’une des vendeuses à préparer d’excellentes madeleines proposées avec un café au Gabi bar).
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(Propos recueillis par Eric Foucher)