Entre deux coupes de cheveux, il bichonne barbes et moustaches. Le Barbier de Marseille n’aime pas s’offrir de nouveaux ciseaux, il aime quand c’est rétro. Interview au micro… Comment avez-vous démarré dans le métier ? Ça fait 21 ans que je fais ce métier. J’ai commencé un peu tard, à l’âge de 20 ans. C’était un coup de mon grand-frère qui vivait à Montréal, je voulais partir avec lui. Un jour il me dit « Je t’emmène là-bas d’accord, mais qu’est-ce que tu vas y faire ? Apprends un métier d’abord, ensuite tu viendras avec moi ». On avait un voisin barbier, un peu âgé, à qui j’ai demandé d’apprendre. Cette motivation a-t-elle accéléré les choses? J’avais tellement envie de partir que l’apprentissage a été très rapide. En trois mois, j’ai appris le métier. Au bout de six mois, j’ai décidé de rénover le magasin de ma mère qui était fermé. Je suis allé voir un menuisier, des réparateurs de gauche à droite, et j’ai créé mon premier salon en Algérie ! Après douze mois, j’avais beaucoup de monde et j’étais dedans. C’était fait, j’étais coiffeur ! Et vous êtes donc finalement parti travailler au Canada… Non, car l’année suivante mon frère est rentré définitivement en Algérie. J’ai gardé […]
Entre deux coupes de cheveux, il bichonne barbes et moustaches. Le Barbier de Marseille n’aime pas s’offrir de nouveaux ciseaux, il aime quand c’est rétro. Interview au micro…
Comment avez-vous démarré dans le métier ?
Ça fait 21 ans que je fais ce métier. J’ai commencé un peu tard, à l’âge de 20 ans. C’était un coup de mon grand-frère qui vivait à Montréal, je voulais partir avec lui. Un jour il me dit « Je t’emmène là-bas d’accord, mais qu’est-ce que tu vas y faire ? Apprends un métier d’abord, ensuite tu viendras avec moi ». On avait un voisin barbier, un peu âgé, à qui j’ai demandé d’apprendre.
Cette motivation a-t-elle accéléré les choses?
J’avais tellement envie de partir que l’apprentissage a été très rapide. En trois mois, j’ai appris le métier. Au bout de six mois, j’ai décidé de rénover le magasin de ma mère qui était fermé. Je suis allé voir un menuisier, des réparateurs de gauche à droite, et j’ai créé mon premier salon en Algérie ! Après douze mois, j’avais beaucoup de monde et j’étais dedans. C’était fait, j’étais coiffeur !
Et vous êtes donc finalement parti travailler au Canada…
Non, car l’année suivante mon frère est rentré définitivement en Algérie. J’ai gardé le salon six ans là-bas puis je suis venu à Marseille ouvrir celui-ci il y a sept ans.
Avec tout ce bois, ces photos noir et blanc d’hommes en chemises à carreaux, Montréal n’est pas loin finalement …
J’ai rénové le salon en janvier dernier. J’aime le vintage. Je chine tous les dimanches et vais chez les antiquaires. Ces sièges, je les ai trouvés sur internet grâce un barbier qui partait à la retraite. Ils étaient rouillés et abîmés. J’ai tout refait, le chrome, la peinture, le plus dur a été le système hydraulique. Les pompes? Une galère … Dans mes vitrines, vous pouvez aussi voir aussi de vieille tondeuses manuelles.
Vous les utilisez ?
Dès que je peux ! J’adore ça, c’est différent des nouvelles tondeuses qui font un bruit monstre. Écoute (il fait cliqueter les ciseaux) ça ne fait pas de bruits, et c’est tellement plus agréable à utiliser. J’ai appris avec ça, j’adore tous mes instruments manuels.
C’est comme les bons vieux vinyles, le petit bruit qui se produit avant que la chanson démarre… La magie du rétro. Tiens vous avez aussi des appareils photos ?
Oui, j’ai suivi des cours de photographie en 2010 où j’ai plongé dans la photo. À quatre heures du matin j’allais sur la route des Crêtes prendre des images de paysage. Puis avec mon métier, j’ai commencé les portraits de clients. Après le numérique j’e me suis passionné pour l’argentine grâce à d’anciens boîtiers (Rolleiflex, Hasselblad, etc)
Ces portraits sur le mur, ce sont les vôtres ?
Une bonne partie oui. Mais je ne les montre pas tous : bientôt on participe au concours « American Crew ».
Et Montréal vous comptez y partir un jour ?
Visiter le Canada, obligé, c’est finalement avec ce pays que tout a commencé !
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Propos recueillis par Julie Mandruzzato / Photo : Hoos’n